En forte hausse depuis des dizaines d’années, le niveau de vie des retraités ne progresse plus aussi vite qu’auparavant selon une étude de l’Insee. L’institut se penche aussi sur l’évolution de leur épargne et de leur patrimoine.

Sans surprise, les seniors ont en moyenne un patrimoine bien plus conséquent que les actifs : « Presque nul avant 30 ans, le niveau de patrimoine moyen augmente ensuite avec l’âge jusqu’à 60 ans, voire 70 ans selon les générations, grâce à l’épargne et aux héritages », explique l’Insee dans ce focus sur le niveau de vie des seniors, à l’occasion de l’édition 2018 de son étude « France, portrait social ». En se basant sur des statistiques 2015, l’institut rappelle ainsi que le patrimoine brut moyen (1) atteint 351 600 euros pour les ménages dont la personne de référence a entre 65 et 69 ans, contre 266 600 euros pour les 25-64 ans.

Une fois passé la soixantaine, ce patrimoine a tendance a décroître : « En fin de cycle de vie, les ménages ont tendance à désépargner, avec comme objectif de lisser leur niveau de consommation au cours de leur existence ou de transmettre de façon anticipée une partie de leur patrimoine via des donations. »

55% du patrimoine financier placé en assurance-vie à 75 ans

Chez les seniors comme chez les actifs, l’immobilier représente environ 60% du patrimoine des ménages. En revanche, la répartition du patrimoine financier évolue très nettement une fois passé l’âge de la retraite. La part de certains produits d’épargne apparaît comme une constante : ainsi, quel que soit l’âge, les livrets réglementés représentent en moyenne environ 15% à 18% du patrimoine financier. En revanche, le poids de l’épargne diminue à l’âge de la retraite, tout comme le patrimoine professionnel ou, en toute logique, l’épargne salariale. Dans le sens inverse, la part des valeurs mobilières (actions, fonds d'investissement) se maintient à un haut niveau lors de la retraite : autour de 20% du patrimoine contre 15% lors de la vie active.

Mais c’est l’évolution de la part de l’assurance-vie qui apparaît comme la plus notable. Produit favorable pour la future succession, les seniors semblent vouloir préserver le pécule qu’ils y ont accumulé. Alors que le patrimoine financier s'érode passé 70 ans, la part de l’assurance-vie grandit : 31,5% selon l’Insee pour l’ensemble de la vie active (25-64 ans), 44,2% de 65 à 69 puis cette part grimpe jusqu’à 55% sur la tranche d’âge 75-79 ans. La part de l'assurance-vie décroît ensuite après 80 ans, à un âge où l'ensemble du patrimoine diminue.

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(1) Patrimoine brut : le patrimoine possédé par le ménage, sans en soustraire les crédits.