Petit à petit, les détenteurs d’assurance-vie se convertissent au risque. Après avoir longtemps stagné entre 16% et 18%, la proportion d’unités de compte dans les contrats a dépassé le cap des 20% en 2017 selon la fédération des assureurs.

15% en 2011, 16% en 2012, 17% en 2013 et 2014, 18% en 2015, 19% fin 2016 : malgré les nombreuses incitations des banques et assurances à faire investir leurs clients sur les supports en unités de compte (UC), la proportion d’UC dans les portefeuilles des assureurs tardait à décoller. Jusque fin 2016, l’immense majorité des encours restait en effet investie - à plus de 80% - sur les fonds en euros, offrant une garantie en capital aux souscripteurs. Les supports en UC ouvrant eux des perspectives supérieures de rendement sur le long terme, mais exposant aussi les assurés à une perte en capital.

22% de l’assurance-vie investie en UC

L’année 2017 aura probablement marqué un tournant. D’une part la collecte nette annuelle de l’assurance-vie a reposé essentiellement sur les UC mais, surtout, les UC ont passé le cap des 20% des encours. La proportion d’unités de compte est même passée de 19% fin 2016 à 22% fin 2017 selon les statistiques dévoilées récemment par la Fédération française de l’assurance (FFA). Une accélération notable.

Et cette tendance devrait se confirmer puisque les cotisations en UC se maintiennent à un rythme élevé en 2018, toujours selon les données FFA : 27,4 milliards d’euros déposés sur les UC de janvier à août 2018, contre 25,2 milliards sur la même période en 2017.

Les assureurs tentent depuis de nombreuses années de convertir des Français aux unités de compte, moins coûteuses en fonds propres que les fonds en euros. Comment ? En mettant en avant les solutions de gestion pilotée ou à horizon, qui permettent de confier la gestion des UC à une société financière, en proposant des « bonus de rendement » sur les fonds en euros en l'échange d'investissement en UC, en conditionnant une réduction sur les frais de versement à un investissement en UC, etc. Des incitations qui semblent désormais porter leurs fruits. Surtout, les épargnants semblent avoir compris que les rendements des fonds en euros auront du mal à rebondir rapidement : ils ont servi en moyenne des taux nets de frais de gestion de 1,8% sur l'année 2017, et une nouvelle baisse est annoncée pour 2018.

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Le déclin du monosupport en euros se confirme

Par ailleurs, une autre tendance se confirme : la mort progressive de l'assurance-vie monosupport. La norme, depuis plusieurs années, est le contrat multisupports : avec un ou des fonds en euros accessibles, des supports en UC, voire éventuellement un fonds euro-croissance. Le contrat monosupport en euros, longtemps produit « grand public » par excellence, notamment chez les assureurs mutualistes, n’est plus proposé que par une poignée de distributeurs. Sa part dans les encours suit par conséquent une lente pente descendante : de 50% en 2006, le monosupport en euros était tombé à 41% en 2009, 36% en 2012 et 31% en 2015. Il ne représente plus que 28% des encours, fin 2017, selon les chiffres clés de la FFA.

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