Filiale d’Aviva, le réseau de courtiers Epargne Actuelle gère environ 30% des contrats d’assurance-vie Afer. L’assureur veut moderniser ce réseau en proposant des allocations d’actifs conçues par un robot-conseiller. Entretien avec Bruno de Seguins, directeur du marché des professionnels et de la distribution d’Aviva.

En quoi le réseau Epargne Actuelle, qui se revendique premier distributeur du contrat Afer, va-t-il se digitaliser ?

Bruno de Seguins : « Le réseau Epargne Actuelle compte 240 000 clients, pour 120 salariés. Ce qui restreint parfois le temps disponible pour le suivi de ces clients. Nous avons donc développé un robo-advisor avec Fundisory pour être beaucoup plus efficace dans nos services aux clients. Non pas pour rendre la relation plus distante, mais bien au contraire pour libérer du temps aux conseillers afin qu’ils puissent se concentrer sur le suivi personnalisé lors des rendez-vous. »

Concrètement, ce robo-advisor va-t-il permettre aux clients de mieux gérer leur contrat Afer ?
« C’est au client de décider s’il suit ou non les recommandations »

B.dS. : « Nous allons utiliser un algorithme qui permet de proposer une allocation spécifique, sur plusieurs types de placements, pas uniquement sur l’assurance-vie Afer. L’allocation d’actifs sera avant tout réalisée en fonction des besoins du client. Pour ce dernier, il s’agira de répondre à un questionnaire de profil de risque et de besoin, chez lui, au lieu de le faire en agence. Sur la base de ce profil, le robot va proposer une allocation spécifique, et ce sera au conseiller Epargne Actuelle d’adapter ou non cette proposition. Le conseiller garde la main dans ses préconisations aux clients ! Et c’est au client de décider s’il suit ou non les recommandations. »

Quand cette technologie sera-t-elle opérationnelle au sein du réseau Epargne Actuelle ?

B.dS. : « Elle est actuellement en test, dans plusieurs agences, et devrait se généraliser à l’horizon 2018. »

Quels produits pourront être proposés par ce biais ?
Un robot disponible dans toutes les agences « à l’horizon 2018 »

B.dS. : « L’algorithme propose dans un premier temps des allocations avec la douzaine de fonds en unités de compte disponibles dans le contrat Afer. Mais rien n’empêche que les allocations proposées prennent aussi en compte des produits Aviva. »

Ce robo-advisor assurera-t-il le suivi de l’allocation, en proposant de faire évoluer les placements ?

B.dS. : « Non, c’est le conseiller qui assure le suivi de l’allocation. Le robot apporte uniquement son aide pour l’allocation initiale. »

Ce nouveau service sera-t-il payant ?

B.dS. : « Non. Il vient juste apporter un outil supplémentaire dans la relation entre le conseiller et son client. »

Le réseau Epargne Actuelle, filiale à 100% d’Aviva France, a fêté ses 30 ans. Proposez-vous d’autres produits que ceux de l’Afer ?
« Si cela fonctionne, nous étendrons ce système à nos autres réseaux »

B.dS. : « Les produits phare d’Epargne Actuelle ont toujours été ceux de l’association Afer. Mais il s’agit d’un réseau de courtage donc, de fait, d’autres produits et services sont nécessairement proposés, notamment une offre de gestion sous mandat. »

Le robo-advisor que vous avez développé avec Fundisory sera-t-il aussi utilisé dans le réseau Aviva ?

B.dS. : « Oui, c’est l’objectif. Si cela fonctionne, nous étendrons ce système à nos autres réseaux lorsque cela est pertinent. »