Deux fois moins de livrets d’épargne réglementée, et quatre fois plus d’assurance-vie ! En un peu moins de 40 ans, le portefeuille des Français a totalement changé d’orientation, mais ces évolutions ont surtout marqué les années 80 et 90.

« La part de l’assurance-vie a quadruplé de 11% du total en 1980 à 45% en 2015 », lit-on en ce mois d’avril sur le blog de la Banque de France (1). En 35 ans, l’épargne française a totalement changé de visage : en 1980, elle se répartissait majoritairement entre livrets d’épargne (Livret A, etc.) et moyens de paiement (comptes courants, etc.). Mais les livrets à taux réglementés ont vu leur part baisser de 32% à 17% selon les données agrémentées par les auteurs de cet article (2). Dans le même temps, « la part des titres et surtout celle des OPC » s'est rétrécie « progressivement ». Les actifs investis directement en actions ou fonds d’investissement semblent ainsi avoir progressivement migré vers l’assurance-vie.

Le portefeuille des Français de 1980 à 2015
Portefeuille des Français de 1980 à 2015 - DR Banque de France

Toutefois, comme le souligne les économistes auteurs de l’article, le portefeuille des Français a surtout évolué de 1980 à l’an 2000. La crise financière de 2007-2008, suivie par d’importantes turbulences économiques ? Elle a freiné les dynamiques en cours, mais sans bouleverser le portefeuille des épargnants. La « persistance de taux d’intérêt bas » a eu le même effet selon les auteurs, qui précisent : « L’évolution de [la structure du portefeuille des ménages français] reste liée à des effets d’offre, comme l’innovation financière ou les incitations fiscales. »

Lire aussi : Les 7 années de crise ont-elles changé les habitudes des épargnants ?

(1) Article « Portefeuille stable des ménages depuis la crise », de Sanvi Avouyi-Dovi (avec Vladimir Borgy, Christian Pfister et Franck Sédillot), publié le 6 avril 2017 sur le « Bloc-notes éco » de la Banque de France, blog où « les opinions exprimées sont celles des auteurs et ne reflètent pas nécessairement la position de la Banque de France ou de l’Eurosystème ».

(2) Le périmètre étudié variant d’autres études de la Banque de France, les pourcentages évoqués sont légèrement différents.