Présent depuis décembre 2014 sur le marché de l’assurance-vie en ligne, à frais réduits, Aviva ne cache pas ses ambitions futures sur le secteur. Et l’assureur cherche par ailleurs à rendre plus « web-compatible » son offre distribuée via le réseau d’agents généraux et courtiers. Interview de Julien Brami, directeur de l’activité vie d’Aviva France.

Pourquoi avoir fait évoluer votre offre, en ne proposant plus qu’un seul et unique contrat d’assurance-vie, Aviva Epargne Plurielle ?

Julien Brami : « Nous étions sur une offre multisupports assez classique, avec une approche par seuils d’investissement et donc différentes gammes de contrats. Nous avions envie de rendre notre gamme plus lisible, plus simple, et nous avions aussi envie de faire de la gestion sous mandat. Nous avons donc chercher à élaborer une assurance-vie qui propose une partie gestion libre, une partie gestion sous mandat et une partie gestion évolutive [sécurisation progressive de l’épargne en fonction de l’échéance sélectionnée, NDLR]. Nous sommes donc dans une approche plus souple, avec plusieurs possibilités sur un même contrat. »

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L’offre disponible en supports en unités de compte va-t-elle varier selon les montants investis et selon le profil des clients ?

J.B. : « Sur les unités de compte (UC), nous avons toujours eu une politique d’ordre qualitative. Nous restons sur environ 75 fonds en UC, pour tous nos clients ayant un contrat multisupports : cela nous semble déjà être une belle palette. Quand l’on regarde l’utilisation des fonds en UC, on constate souvent que les clients n’investissent que sur cinq à dix supports en UC. Il n’est donc pas forcément utile de proposer plusieurs centaines d’UC. »

Chez les agents généraux Aviva, vous ne proposez réellement qu’un seul contrat ?

J.B. : « Bien entendu, il y a une période de transition. Une fois qu’elle sera terminée, sur l’assurance-vie, nous ne proposerons plus que Aviva Epargne Plurielle. Pour le contrat de capitalisation, nous serons là aussi sur un contrat unique. Restent alors les gammes Perp, Madelin et article 83 où nous conservons effectivement de la diversité. »

Et le contrat associatif Afer, géré par Aviva ?

J.B. : « Oui, bien entendu, les agents généraux le proposent toujours. »

Vous mettez en avant un contrat « digital ». A l'heure où l'assurance-vie en ligne affiche des frais réduits, pourquoi inclure des frais de versement, jusqu’à 4,50% ?

J.B. : « Même si ce contrat est digital, avec la possibilité de limiter le courrier papier, cela reste un contrat intermédié [distribué par un agent général, un courtier ou un conseiller en gestion de patrimoine indépendant, NDLR]. Les frais de versement existent pour pouvoir s’inscrire dans le modèle économique de nos apporteurs. »

Ces intermédiaires se rémunérent en partie sur les commissions sur les frais de versement…

J.B. : « Les règles usuelles ne changent pas. Toutefois, la réalité du marché, c’est que les frais de versement oscillent selon le distributeur. »

En quoi ce contrat est-il plus « digital » que les autres ?

J.B. : « Si nous qualifions ce contrat de ''digital'', c’est parce 90% des actions de gestion peuvent être réalisées sur la plateforme en ligne [arbitrages et versements libres jusqu’à 20.000 euros, mise en place de versements programmés, etc., NDLR]. L’intervention du conseiller reste nécessaire pour des versements ou rachats importants, par exemple. »

Le fonds en euros d’Aviva Epargne Plurielle sera-t-il le même que sur vos autres contrats ?

J.B. : « Nous n’avons pas pour politique de déclasser les produits lorsqu’ils ne sont plus commercialisés. Il faut donc s’attendre à un rendement comparable à ceux des contrats existants, la seule différence étant due à différents niveaux de frais de gestion selon les contrats. »

Allez-vous pérenniser vos bonus de rendement, sur le fonds en euros, en cas d’investissement en unités de compte ?

J.B. : « Cette offre nous satisfait ainsi que nos clients, donc nous continuons. [Aviva fait déjà partie des trois assureurs affichant l'un des plus importants taux de détention d'unités de compte en France, NDLR] »

Vous gérez le contrat Evolution Vie, distribué par le courtier en ligne Assurancevie.com, depuis décembre 2014. Doit-on s’attendre à retrouver une pareille offre chez d’autres courtiers ?

J.B. : « Le courtage d’assurance-vie sur internet est un secteur en pleine croissance. Donc, oui, il n’y a aucune raison de s’arrêter là. Pour l’heure, nous restons en apprentissage. Ce partenariat s’avère extrêmement riche dans cette logique d’apprentissage. [Le courtier Assurancevie.com affirme pour l'heure proposer ce contrat ''en exclusivité sur internet'', sans indiquer la durée de cette exclusivité, NDLR] »

Combien de contrats Evolution Vie ont été commercialisés ?

J.B. : « Plus de 1.200 contrats. Nous sommes sur une très belle dynamique. »

L’Afer propose déjà un fonds euro-croissance, géré par Aviva. Projetez-vous de proposer de l’euro-croissance à vos clients ?

J.B. : « Du côté Aviva, nous avons déjà un important taux de détention d’unités de compte. Donc l’euro-croissance, ce n’est pas prioritaire. Et cela ne fait d’ailleurs pas vraiment l’objet de demandes de la part de nos clients. Nous avons la capacité de le faire : s’il faut y aller, nous irons. »

Un « e-contrat » à l’Afer ? En juin 2015, l’assemblée générale de l’association d’épargnants Afer a validé une résolution donnant « mandat au conseil d’administration pour étudier un nouveau contrat multisupport dit e-contrat Afer ». Depuis, aucune nouvelle de ce « e-contrat ». Aviva, assureur historique de l'AFER, aura l'occasion d'apporter plus de précisions sur ce projet prochainement.