Dans le marché ultra concurrentiel des fintechs de l’épargne, Anatec a choisi de se distinguer avec sa marque WeSave : rendez-vous physiques, recommandations individualisées, ticket d’entrée élevé et premier contrat d’assurance-vie internet. Anatec mise sur le service haut de gamme.

Anatec passe en phase opérationnelle. La fintech a lancé le 19 avril sa marque commerciale WeSave. Premier produit commercialisé : WeSave Patrimoine, contrat d’assurance-vie porté par Suravenir. Le concept est proche du concurrent Yomoni avec une gestion pilotée selon 10 niveaux de risque, s’appuyant sur « une composante très forte en ETF, car 80% des OPCVM font moins bien que leur benchmark de référence », précise Jonathan Herscovici, fondateur et président d’Anatec. Les ETFs, ce sont des fonds indiciels reproduisant les indices de marché.

Mais Anatec se distingue de Yomoni en intégrant au mandat le fonds en euros Suravenir Rendement. Selon le niveau de risque, l’encours sera placé jusqu’à 50% sur le fonds euros. « L’allocation d’actifs repose sur 5 ou 6 classes d’actifs (actions, obligations, matières premières…), selon les conditions de marché. Nous avons étudié 1.300 ETFs pour en référencer 80 dans le contrat. Chaque portefeuille contiendra en moyenne une vingtaine de lignes. »

Gestion humaine

Pas de banque d’affaire partenaire : la « gestion de conviction » est réalisée par une équipe interne, qui détermine « une allocation stratégique, et peut effectuer des arbitrages tactiques selon les mouvements de marché », ajoute Jonathan Herscovici. « Ce sont des experts de la gestion, dotés d’une large expérience, qui déterminent les allocations. On tient à cette dimension humaine. » Pas de robot aux commandes, donc. Et il faut s’attendre à du mouvement, jusqu’à un arbitrage par mois.

Une dimension humaine qui se retrouve dès la souscription. Car la fintech se positionne dans le conseil en gestion de patrimoine. « Nous voulons véhiculer l’idée d’un accompagnement haut de gamme. » Il sera ainsi possible de demander un rendez-vous physique, téléphonique ou visio, pour faire « un état des lieux de l’épargne » avant d’ouvrir un contrat. Lors de ces rendez-vous, le conseiller pourra accompagner le client dans son processus de souscription. À distance, WeSave propose même de « prendre la main sur l’ordinateur du client pour le guider pas à pas dans la compréhension du produit. » Jonathan Herscovici assure d’ailleurs que « ceux pour qui le produit ne semble pas adapté pourront être orientés vers d’autres produits. Nous sommes dans une logique de conseil, pas de vente. Nous voulons créer un vrai rapport de confiance avec nos clients. »

« Haut de gamme »

Bien sûr, il est également possible de souscrire tout seul sur internet « en moins de 15 minutes ». Avec « une dématérialisation totale, toutes les opérations (souscription, versement, rachat) peuvent être effectuées en trois clics, avec un processus de signature électronique. » Anatec s’engage à un traitement des rachats en deux jours.

Avec un ticket d’entrée à 10.000 euros, WeSave revendique un positionnement haut de gamme : « Ce montant va marquer les esprits, pour nous distinguer de nos concurrents. Nous ciblons une clientèle patrimoniale, généralement des CSP+ de 35 à 65 ans, dont l’épargne est supérieure à 100.000 euros. »

Les frais de gestion sont également « haut de gamme » : 0,60% pour l’assureur, 0,70% pour Anatec, et 0,10% à 0,30% pour chaque ETF. Soit un total compris entre 1,40% et 1,60%. Le même niveau que Yomoni, mais bien supérieur à celui des gestions pilotées d’ING Direct, Boursorama, Altaprofits ou Linxea, par exemple. « On oublie souvent que ces contrats s’appuient sur des OPCVM, qui ont un système de frais cachés et de rétrocommissions », répond Jonathan Herscovici. « Nous préférons la transparence. » Pourtant, ING et Boursorama dépassent à long terme leurs indices de référence. « Notre offre peut paraître chère. Mais ce que le client rémunère, c’est le coaching, un véritable accompagnement. Nous sommes convaincus qu’à long terme, cela coûtera beaucoup moins cher que d’autres, avec une meilleure performance. »

Bientôt un agrégateur de produits d’épargne

On pourrait lui répondre qu’il est possible de miser tout seul sur des ETFs et des fonds euros, à un niveau de frais bien moins élevé. « Mais un client qui est compétent pour la gestion libre n’est pas un client pour moi », tranche Jonathan Herscovici. « Une personne qui a des facilités pour une gestion autonome ne nous intéresse pas pour le moment. » Pour le moment... car WeSave prépare le lancement d’autres produits : un agrégateur de produits d’épargne et un contrat de capitalisation avec Suravenir.

La fintech compte également se tourner vers Generali ou Spirica pour lancer un Perp puis une assurance-vie orientée SCPI. « Nous visons 20.000 clients et 50.000 euros d’encours moyen à l’horizon 2020. » Soit un milliard d’euros de collecte en 5 ans. Irréaliste ? « Nous sommes très ambitieux. Le marché de l’assurance-vie représente 3% de la collecte globale. Ce chiffre pourrait plus que doubler d’ici 2020. »

Reste une question : pourquoi n’avoir pas conservé le nom Anatec ? « Cela restera le nom de la société. Mais il nous fallait une marque commerciale plus chaleureuse, qui puisse se décliner à l’international. » Le nouvel arrivant ne manque pas d’appétit.