Le ministre de l'Economie Emmanuel Macron a dit jeudi qu'il annoncerait « dans quelques semaines » des mesures destinées à financer plus facilement l'innovation, notamment grâce à « une espèce de fonds de pension à la française ».

« On va (...) procéder à des aménagements, je les annoncerai dans quelques semaines, pour créer ce que j'ai appelé une espèce de fonds de pension à la française, c'est-à-dire utiliser de l'argent qu'il y a dans l'assurance-vie pour le remobiliser vers le financement des fonds propres, et en particulier de l'innovation et du capital », a expliqué le ministre.

« C'est environ 130 milliards d'euros que l'on peut ainsi redéployer sans tout révolutionner, mais en optimisant les contraintes communautaires qui nous sont données », a ajouté Emmanuel Macron, qui s'exprimait aux dix ans de l'Association française des éditeurs de logiciels et solutions internet (Afdel). Le ministre de l'Economie avait déjà évoqué en novembre vouloir pousser de tels fonds dans le cadre de sa loi sur les « nouvelles opportunités économiques » (#Noé, ou Macron 2), qui ne sera finalement pas présentée comme telle.

L'ISF allégé pour les business angels ?

Pour favoriser l'éclosion des start-ups, et surtout leur permettre de grandir, le ministre de l'Economie veut aussi « favoriser l'investissement des business angels », ces investisseurs qui accompagnent le développement des jeunes pousses.

« Dans notre pays, on le sait, on a une fiscalité, en particulier l'ISF [impôt sur la fortune, NDLR], qui pose un problème quand on est un business angel et qu'on veut réinvestir ce qu'on a pu gagner dans une aventure entrepreneuriale dans des start-ups, dans l'innovation. On va le simplifier, l'améliorer », a-t-il promis jeudi.

Emmanuel Macron veut également attirer les groupes de capital-risque, américains, chinois et israéliens notamment, et favoriser la cotation des entreprises innovantes sur EnterNext, la filiale de la Bourse paneuropéenne Euronext dédiée au financement et à la promotion des PME et ETI (entreprises de taille intermédiaire). Que ceux qui ont du succès « aillent se coter là, plutôt qu'au Nasdaq, et donc qu'on fasse tout pour les financer le plus rapidement possible pour qu'ils puissent aller se coter », a-t-il indiqué.

Faire tomber les « barrières »

Le ministre de l'Economie a encore une fois fait part de son intention de faire tomber les « barrières » : « On va (...) proposer une série d'ouvertures en termes d'innovations, pour que, dans différents secteurs, on puisse innover plus vite. Généraliser le droit à l'expérimentation dans certains secteurs pour pouvoir tester en réel, qu'il s'agisse des test cliniques dans la santé, des tests réels pour les véhicules autonomes... » Sinon, « les tests ne se feront pas chez nous, et donc les business s'exporteront, on le sait très bien », a-t-il prévenu.

Emmanuel Macron a aussi indiqué qu'il allait très prochainement « ouvrir davantage les données » publiques, pour donner à certains secteurs « la capacité à créer là aussi de nouvelles activités (et) permettre à de nouveaux acteurs d'améliorer l'offre, d'améliorer l'innovation (et) de créer plus de concurrence ».