Plus de 46% des sommes épargnées par les Français en vue de leur retraite ont été placées sur l’assurance-vie, selon l’édition 2015 de l’observatoire des retraites européennes d’Eres. Paradoxalement, les produits financiers créés spécifiquement pour l’épargne retraite ne drainent eux qu’une part très minoritaire de ce pactole.

Pour la troisième année consécutive, la société de conseil et de gestion Eres publie son observatoire des retraites européennes. La première partie des résultats, dévoilée vendredi dernier, porte sur la répartition de l’épargne retraite en France, en 2014, par famille de produits. L’épargne retraite étant plurielle, avec des produits dédiés à 100% à la retraite (Perp, Madelin, Perco, article 83, etc.) et des placements « multi-usages » (PEA, épargne salariale, assurance-vie, etc.), Eres ne prend en compte que la part dédiée à la retraite pour chacun d'entre eux, sur la base des enquêtes de l’Insee (1).

Même en se restreignant à la part de l’assurance-vie dédiée à la retraite (de 21% selon l’édition 2014 de cet observatoire), elle se positionne très nettement comme le placement phare des Français pour s’assurer un complément de retraite. L’assurance-vie représente ainsi 46,3% des 734 milliards d’euros d’encours de l’épargne retraite en France selon Eres. Une proportion qui a augmenté ces deux dernières années (45% en 2012), se rapprochant du niveau atteint en 2003 (47%).

Madelin, Perp : moins de 8% de l’épargne retraite

Derrière l’assurance-vie, la deuxième famille de produits de ce palmarès n’est pas non plus un placement étiqueté « retraite » : les valeurs mobilières (actions, obligations, OPCVM, etc.), y compris celles logées dans un PEA.

Les familles de produits spécifiques n’arrivent donc qu’en troisième et quatrième positions à en croire l’analyse d’Eres : 12,6% sur l’assurance retraite collective (article 83, articles 39, etc.), et seulement 8% sur l’assurance retraite individuelle (Perp, Madelin, etc.). Ces deux familles de produits d’épargne retraite ont toutefois vu leur poids grandir depuis 2003 puisque leur proportion dans les encours était alors respectivement de 9% et 4%.

Les dispositifs d’épargne salariale (7% en 2014) ne jouent eux encore qu’un rôle de complément minoritaire pour la préparation de la retraite. Et les livrets défiscalisés (3,9%) ne se distinguent clairement pas comme le support idoine pour cette épargne de long terme.

La retraite, près d’un quart de l’épargne

Les encours dédiés à l’épargne retraite s’élèvent donc à 734 milliards d’euros en 2014 selon Eres, en hausse de 5% par rapport à l’année précédente. La société de conseil souligne ainsi que ce pécule représente près d’un quart (23%) de l’ensemble de l’épargne financière des Français.

(1) Cet observatoire propose des analyses d’Eres sur la base de données publiées par la Banque de France, l’Insee, l’AFG et la FFSA.