Les douze principaux assureurs-vie du marché (1) ont enregistré une collecte nette de 2,4 milliards d’euros sur les supports en unités de compte lors des trois premiers mois de l’année 2015. Contre seulement 1,1 milliard sur les fonds en euros, selon une étude du régulateur du secteur, l’ACPR.

Les supports risqués ont ainsi réalisé 68% de la collecte nette (les primes versées moins les rachats) au premier trimestre 2015. Un phénomène relativement rare puisque les fonds en euros, à capital garanti, drainent traditionnellement l’essentiel de la collecte nette. Depuis janvier 2011, les supports en unités de compte (UC) n’ont été majoritaires dans la collecte nette qu’une seule fois, en juillet 2014.

Les statistiques de collecte brute (uniquement les primes versées) permettent de relativiser légèrement le succès des unités de compte. Les UC représentent 23% de la collecte brute de l’assurance-vie chez ces douze assureurs (23 milliards d'euros) au premier trimestre 2015, contre moins de 15% au premier trimestre 2013.

Pourquoi une telle différence entre les collectes brute et nette ? L’ACPR l’explique par des « prestations et rachats moindres » sur les supports en unités de compte. En bref, les détenteurs de contrats d'assurance-vie ont plus tendance à piocher dans leur épargne présente sur les fonds en euros que dans celle investie en UC.

(1) Les douze compagnies sondées sont Allianz Vie, Assurance du Crédit Mutuel Vie SA, Aviva Vie, Axa France Vie, Cardif Assurance Vie (groupe BNP Paribas), CNP Assurances (dont les contrats distribués par la Caisse d’Epargne et la Banque Postale), Generali Vie, Groupama Gan Vie, La Mondiale Partenaires (groupe AG2R La Mondiale), Natixis Assurances (groupe BPCE), Prédica (groupe Crédit Agricole), Sogecap (groupe Société Générale). L’ACPR souligne que s’ils « concentrent 77% des provisions techniques d’assurances-vie françaises », ils représentent « seulement 50% de la collecte nette depuis le début de l’exercice 2015 ».