L’assureur mutualiste MMA va booster la rémunération 2013 du support en euros de ses contrats d’assurance-vie en proposant un « bonus de rendement », de 0,15% à 0,50% selon les cas. Attention toutefois : ce coup de pouce est sous conditions et ne concernera pas tous les assurés.

Le constat est abrupt : depuis le début des années 2000, le rendement moyen des fonds en euros a été quasiment divisé par deux, passant de 5,3% en 2000 à 2,6% attendus en 2013. Une baisse qui tient largement, ces derniers temps, au médiocre contexte de taux, et notamment à la moindre rentabilité des obligations souveraines.

Face à cet état de fait, qui a un impact négatif sur la collecte de l’assurance-vie, les assureurs cherchent des moyens de booster le rendement de leurs fonds. Dernier en date, l’assureur mutualiste MMA vient d’annoncer qu’il allait appliquer, dès 2013, un complément de rémunération au support en euros de la « quasi-totalité de son portefeuille de contrats, notamment à ses contrats phares MMA Multisupports et Multistratégies Actifs », explique un communiqué.

Pour bénéficier de ce bonus, les clients MMA n’auront pas besoin d’effectuer de nouveaux dépôts. Ils devront par contre remplir certaines conditions. La surrémunération de 0,15% est ainsi réservée aux épargnants qui disposent d’un contrat dont l’encours atteint ou dépasse 50.000 euros au 31 décembre 2013, ou contient au moins 20% d’unités de compte à cette date. Les contrats qui remplissent ces deux conditions bénéficieront même d’un super-bonus de 0,50%. Une manière, explique Geoffroy Brossier, le directeur général de MMA Vie, de récompenser « les épargnants qui lui font confiance ». La bonification, par ailleurs, n’est pas cantonnée à 2013 et « sera renouvelée en 2014 », promet-il. Elle viendra en déduction des provisions mathématiques de l'assureur, « qui s'élèvent à plus de 20 milliards d'euros », explique le communiqué.

Différenciation des taux

MMA n’est pas la première compagnie à succomber à la mode des bonus de rémunération. « C’est très astucieux en terme de marketing », nous expliquait Cyrille Chartier-Kastler, consultant spécialiste de l’assurance-vie, en mars dernier. « Cela permet de communiquer sur le rendement maximum possible, alors même que ce rendement ne sera accessible qu’à une poignée d’épargnants qui remplissent certaines conditions d’encours et de pourcentage d’unités de compte. »

Lancée en 2010 par Axa, cette pratique de différenciation des taux selon les épargnants n’a pour l’instant pas été contestée par l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR). Elle a donc été reprise depuis par d’autres, principalement des compagnies d’assurance cotées en bourse et des bancassureurs. Elle était jusqu’ici plus rare chez les associations d’épargnants et les mutualistes. Mais MMA va peut-être changer la donne.