Après une année 2012 marquée par la prudence, les Français « patrimoniaux » acceptent de prendre plus de risques en 2013 selon l’étude annuelle Ifop-UFF. Mais pour éviter de se tromper, ils se montrent de plus en plus attentifs à l’actualité financière et aux évolutions fiscales.

A la demande de la société de conseil en gestion de patrimoine UFF, l'Ifop réalise chaque année depuis 2009 un sondage auprès des épargnants possédant un patrimoine financier significatif (1). Principal enseignement : ceux que l’UFF nomme les « Français patrimoniaux » se montrent bien moins pessimistes (51%) quant à l’évolution des marchés financiers qu’en 2012 (75%) et en 2011 (79%).

Conséquence directe : si 40% d’entre eux ont modifié leur comportement d'investissement au cours des douze derniers mois, c’est plus par volonté de rentabilité que par prudence. En 2012, les sondés affirmaient avoir investi « sur des produits moins risqués » à 72%. Ils ne sont plus que 59% à opter pour cette réponse en 2013.

À l’affût des informations financières

Ces Français aisés n’investissent pas pour autant les yeux fermés sur des produits boursiers. A 68%, ils indiquent aussi s’impliquer davantage dans la gestion de leur épargne en 2013 et à 66% s’informer plus régulièrement sur l’actualité financière.

À quels placements profite cette attention accrue ? « La perception du risque (…) baisse notamment pour les actions et les assurances-vie en unités de compte (UC) », note l’UFF, qui établit dans son baromètre l’échelle de risque que représente chaque produit financier pour les sondés. Interrogés sur l’opportunité d’investir dans différents produits, les Français « patrimoniaux » délaissent les produits à capital garanti (66%, -8 points par rapport à 2012) au profit de l’assurance-vie en euros (66%, +9 points) et surtout des actions (39%, +14 points) et de l’assurance-vie multi-supports (49%, +17 points), plus fortes progressions de ce baromètre 2013.

Pour 2014, les sondés s’avouent à 65% « intéressés » par le dispositif PEA-PME, permettant d’investir à compter du 1er janvier prochain dans des PME et entreprises de taille intermédiaire (ETI). En revanche, ils désavouent assez massivement le dispositif d’investissement dans l’immobilier locatif Duflot, 85% des sondés n’envisageant pas d’en bénéficier à l’avenir. L’an passé, 44% des Français interrogés se déclaraient pourtant intéressés par ce dispositif d’incitation fiscale.

La fiscalité : désormais critère de choix n°2

Paradoxalement, la fiscalité prend de plus en plus de poids dans les arbitrages des Français « patrimoniaux ». Citée par 56% des sondés, la disponibilité des fonds reste le critère de choix n°1 lorsqu'il s'agit de trancher entre plusieurs placements mais elle apparaît moins fondamentale qu’en 2011 (65%) et 2012 (62%). En revanche, l'aspect avantage fiscal passe devant le niveau de rendement (49%) en 2013 pour devenir le deuxième critère (51%) de choix des investisseurs.

La fiscalité prend-t-elle de l'importance au point de pousser à l’exode ? Pas majoritairement. Mais 22% des Français « patrimoniaux » envisageraient tout de même de quitter la France « à moyen terme » pour payer moins d’impôts, cette proportion passant à 38% chez les moins de 35 ans sondés.

(1) Enquête réalisée du 4 au 13 septembre auprès de 300 Français détenant des valeurs mobilières ou de l’assurance-vie, ayant un niveau de patrimoine financier hors immobilier de plus de 30.000 euros et, pour ceux détenant un patrimoine compris entre 30.000 et 75.000 euros, ayant l’intention de réaliser un placement financier dans les 2 ans ou possédant un bien immobilier d’investissement locatif.