Pour les banques, les entreprises et les ménages empruntent moins qu’auparavant. C’est la principale cause des difficultés actuelles du crédit, et non la restriction des critères d’octroi de prêt.

Evoquant une « crise de confiance » des emprunteurs, Michel Pébereau, le président de BNP Paribas, a affirmé mardi 18 février, devant la commission des Finances du sénat, que « le vrai problème du crédit, c’est que la demande a beaucoup baissé. »

Il dit avoir observé depuis le début de la crise financière en septembre 2008, une « interruption des programmes de développement des entreprises et, chez les ménages, dans leurs intentions d’investissement avec un phénomène d’attente » dans la prise de décision.

Les autres établissements se retrouvent sur la même ligne, d’après une enquête trimestrielle de la Banque de France sur la distribution du crédit, parue le 6 février et portant sur le quatrième trimestre 2008.

Dans cette enquête, quinze établissements sont interrogés, dont les dix plus gros représentent 80% de la distribution du crédit en France. Il en ressort que les critères d’octroi se sont globalement peu ou pas du tout durcis en fin d’année, et que ce sont les emprunteurs qui se sont fait plus rares.

PME et crédit à l’habitat

« Les banques font état dans leur très grande majorité d’une baisse de la demande de crédits des entreprises, un quart d’entre elles la qualifiant de sensible, proportion jamais atteinte depuis l’origine de l’enquête (4e trimestre 2002). », souligne la Banque de France dans l’enquête. Les PME semblent les plus touchées.

La demande des crédits à la consommation est également « en repli » d’après les banques alors que 92% d’entre elles l’estimaient « stable » fin 2007. Les crédits à l’habitat sont, pour plus de 60 % des banques, dans une situation de baisse « sensible ». Un an plus tôt, deux banques sur trois évaluaient également cette demande stable.

Quant aux perspectives pour le premier trimestre 2009, les banques envisagent une baisse légère ou une stabilisation de la demande de la part des entreprises et des ménages. Elles affirment de leur côté ne plus restreindre leurs critères d’attribution.

Dans le cadre du plan de soutien du gouvernement aux banques, celles-ci s’étaient engagées à faire progresser l’encours des crédits de 3 à 4% sur un an.