Une série de nouveautés va entrer en vigueur à compter du jeudi 1er janvier. Le point sur les modifications susceptibles d’impacter votre budget pour le meilleur, avec le repli des prix du gaz par exemple. Mais certaines évolutions, comme les frais bancaires, risquent de vous être défavorables.

Du gaz moins cher et pas de hausse d'électricité

Après une chute de 11,9% en 2019, les tarifs réglementés du gaz débutent 2020 sous le signe d'une nouvelle baisse. A compter du 1er janvier, ils vont diminuer de 0,9%. Dans le détail, le repli des prix qui concerne 4,2 millions des ménages, soit 39% des foyers équipés en gaz, sera de 0,2% pour les clients qui utilisent le gaz pour la cuisson, de 0,5% pour ceux qui ont un double usage, cuisson et eau chaude, et de 1% pour les foyers qui se chauffent au gaz.

Comme une bonne nouvelle peut en cacher une autre, les tarifs réglementés d'électricité, qui concernent 25 millions de foyers, ne bougeront pas... tout de suite. Contrairement à plusieurs rumeurs laissant craindre une forte hausse d'environ 4% dès janvier, le gendarme du secteur, la Commission de régulation de l'énergie (CRE), a décidé de maintenir le statu quo pour l'instant. Contactée par MoneyVox, la CRE explique que l'évolution des coûts d'approvisionnement, en l'état actuel, ne justifie pas une revalorisation mais elle devrait cependant se réunir le mois prochain pour faire une nouvelle proposition tarifaire.

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Reste à charge zéro (sous conditions) pour l'optique et le dentaire

Lunettes et prothèses dentaires sans avoir un euro de plus à débourser ! Ce sera enfin possible à compter du 1er janvier dans le cadre de la réforme dite « 100% santé » grâce à la fixation de tarifs plafonds. En matière d'optique, par exemple, la prise en charge pourra atteindre jusqu' à 800 euros pour des verres progressifs. Quant à la monture, le remboursement maximal sera de 100 euros. Les patients adultes auront le choix, chez l’opticien, au minimum entre 17 modèles de montures en 2 coloris différents. Le choix sera plus réduit pour les enfants avec 10 modèles de montures minimum. Le patient aura toujours la liberté de s'offrir des montures et des verres qui ne sont pas inclues dans l’offre 100% santé mais il s’expose alors à devoir payer un reste à charge si la somme dépasse les plafonds fixés.

C’est le même principe qui va s’appliquer pour les prothèses dentaires. Alors que selon une enquête de l’UFC Que-Choisir, le reste à charge moyen va de 266 euros pour une couronne simple à 1 436 euros pour une couronne sur implant, obligeant de nombreux patients à reporter voire même à se passer de soins, la réforme permettra de bénéficier d’une prise en charge totale, notamment pour les couronnes ou les bridges. A condition bien sûr d’opter pour les prothèses les moins onéreuses.

Des aides au logement bientôt plus rapides

A partir du 1er janvier, les aides personnalisées au logement (APL), allocations de logement familiale (ALF) ou encore allocations de logement sociale (ALS) devaient être calculées sur la base des ressources des 12 derniers mois et non plus sur les revenus perçus deux ans plus tôt. La réforme a été repoussée au 1er avril pour des raisons techniques, a annoncé ce jeudi le gouvernement. Dans un peu plus de trois mois donc, les informations sur les ressources des ménages seront actualisées automatiquement tous les trimestres de façon à recalculer les droits des allocataires. Une nouveauté permise par l’instauration du prélèvement à la source. L’objectif du gouvernement est de « permettre à chacun d’avoir ce dont il a besoin, et surtout de l’avoir au bon moment et non pas deux ans après, comme c’est le cas aujourd’hui », expliquit récemment Julien Denormandie, le ministre chargé du Logement, dans 20 Minutes.

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Pour les personnes dont la situation n'a pas changé depuis 2 ans, il n'y aura pas d'évolution concernant le montant de ces aides. Aucune nouvelle démarche ne sera nécessaire pour les percevoir. Enfin, le versement restera mensuel et à date fixe : le 5 du mois, sauf pour les allocataires en HLM où l’aide sera versée le 25. Ce changement risque de ne pas être sans conséquence financière pour les 6,5 millions de foyers bénéficiaires, soit près de 13 millions de personnes. En effet, l’enveloppe dédie à l’APL dans le budget 2020 doit diminuer de 1,2 milliard d’euros.

Smic : +12 centimes par heure

Privé de coup de pouce, le montant du salaire minimum de croissance (Smic) va augmenter de 12 centimes à partir du 1er janvier. Il sera porté à 10,15 euros brut de l'heure. Avec cette revalorisation de 1,2%, le Smic mensuel brut, sur la base de la durée légale du travail de 35 heures hebdomadaires, sera de 1 539,42 euros, soit 1 219 euros net. C'est 15 euros de plus par mois et 173 euros supplémentaires sur l’ensemble de l’année par rapport à 2019. Cette revalorisation, liée à une « hausse de l’inflation de 0,7% » et à une progression de 0,5% des salaires des ouvriers et employés, va bénéficier à 2,3 millions de Français.

Encore des hausses pour les prix du tabac

Et une nouvelle hausse. A partir du 1er janvier 2020, le tabac à rouler ou les cigares seront souvent plus chers : + 40 centimes pour les Camel cigarillos à 9,60 euros par exemple. Certains paquets de 20 unités vont également augmenter d’environ 10 centimes selon un arrêté publié au Journal officiel. Les Winfield rouge vont passer à 9,10 euros et les Lucky Strike Original rouge 100% Tabac Selec à 9,20 euros. Les marques phares comme les Marlboro ne sont pas touchées cette fois-ci. Mais cela ne va pas durer. Le ministère des Solidarités et de la Santé souhaite aboutir en 2020 à un paquet de 20 cigarettes à 10 euros en moyenne. Deux hausses, respectivement de 0,50 euro et 0,40 euro, sont déjà planifiés en avril et novembre 2020.

Le prix du timbre flambe

Après s’être déjà envolé de près de 10% au début de l'année, le tarif des lettres prioritaires (timbre rouge) et vertes (timbre vert) va à nouveau bondir de 10% dès le 1er janvier. Ainsi, le prix de base du timbre vert, distribué sous 48 heures en France métropolitaine, va passer de 0,88 à 0,97 euro. Celui de la lettre prioritaire – qui arrive à destination sous 24 heures – augmentera de 11 centimes à 1,16 euro. Au global, les tarifs courrier augmenteront de 4,7% en moyenne. Si vous voulez payer le courrier moins cher, demandez l’Ecopli.

Revalorisation des retraites

Sur les 16,2 millions de retraités, les trois quarts bénéficieront d’une revalorisation de leurs pensions de base à hauteur de l’inflation en janvier. Il s'agit des personnes dont les retraites brutes globales ne dépassent pas 2 000 euros par mois. En revanche, les retraités percevant plus de 2 000 euros bruts par mois verront leur pension augmenter de seulement 0,3%, le même niveau que celui fixé pour l'ensemble des retraités en 2019. Résultat, avec l'effet de l'inflation, le pouvoir d'achat de ces 4 millions de retraite va donc diminuer en 2020.

Coup de froid sur le malus auto

Le malus pour l'achat d'une voiture émettant plus de 184 grammes de CO2 au kilomètre atteindra 20 000 euros en janvier contre 12 500 euros jusqu'ici. La mesure doit rapporter 50 millions d'euros, qui financeront deux fonds pour les sous-traitants de la filière automobile.

Quant au bonus pour l'achat d'une voiture électrique, l'aide financière qui peut grimper jusqu’à 6 000 euros sera supprimée pour les modèles coûtant plus de 60 000 euros, et réduite de moitié pour les véhicules dont le prix dépasse 45 000 euros.

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L'homéopathie encore moins bien remboursée

Le remboursement des préparations homéopathiques passe d'un taux de remboursement de 25% à 30% à un taux de 10% à 15% à compter du 1er janvier 2020. Une première étape avant le déremboursement total dans un an. Une économie de 127 millions d'euros pour les caisses de l'Etat.

Tarifs en hausse pour l'assurance auto et habitation

Le cabinet spécialisé Facts and Figures s'attend à une hausse moyenne de 1à 2% des tarifs en assurance automobile et habitation. Cette remontée des tarifs trouve son origine pour partie dans une légère hausse de la sinistralité, avec une augmentation du nombre d’accidents automobiles, qui s’est traduit par davantage de blessés et de tués sur les routes cette année. Concernant l'assurance habitation, la hausse des cambriolages, explique l'augmentation des primes. En 2020, l’assureur Maif va ainsi augmenter ses tarifs de 1,25% en moyenne en assurance automobile et de 2,2% en habitation, après des hausses de 2,7% et 3% respectivement en 2019. De son côté, Axa a expliqué à l’AFP anticiper des majorations segmentées en fonction du profil de risque avec globalement des hausses de l’ordre de 1% en automobile et de 2% en habitation.

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Des frais bancaires qui grimpent

L’engagement des banques de ne pas augmenter leurs tarifs n’aura duré qu’un temps. Après le gel orchestré en 2019 face à la fronde des Gilets jaunes, de nombreux établissements ont décidé de se rattraper à partir du 1er janvier selon les plaquettes tarifaires consultées par MoneyVox. Si pour les principaux services, la hausse devrait être modérée entre 1 et 2%, en revanche, sur certaines petites lignes tarifaires, les revalorisations peuvent être très conséquentes. Exemple de cas extrême : la demande de réédition de tout document datant de plus d’un an grimpera à 27 euros chez BNP Paribas alors que le service est gratuit jusqu’ici. A noter que certains tarifs baissent tout de même comme l’abonnement aux alertes SMS, qui permet d’être informé sur le solde de son compte.

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Un paiement différé pour certaines charges de copro

Afin de favoriser la vente de logements sociaux, la loi Elan, votée en octobre 2018, prévoit la possibilité de ne pas faire porter au nouveau propriétaire d'un logement HLM l'ensemble des charges de copropriété. Il sera désormais possible d'inclure dans le contrat de vente une clause différant le transfert de propriété de la quote-part de l'acquéreur sur les parties communes, et ce pour une période ne pouvant pas excéder 10 ans. L’objectif est de lui donner du temps pour se familiariser avec le régime juridique de la copropriété, mais surtout d’éviter certaines contraintes financières, puisqu'il ne contribuera pas au paiement des charges les plus importantes liées à la conservation de l'immeuble (ravalement, réfection de toiture...). C’est l'organisme HLM qui assurera, durant cette période la charge financière des gros travaux de l'immeuble.