La situation financière des petites villes s'améliore, avec une baisse de leurs dépenses de fonctionnement, mais l'incertitude demeure sur la compensation de la taxe d'habitation, selon une étude de l'APVF avec la Banque Postale.

Stabilisées sur la période 2013-2018, les dépenses de fonctionnement des petites villes « ont diminué de 0,8% en 2018 » pour atteindre 1 014 euros par habitants, selon cette étude dévoilée ce 3 décembre. Les dépenses d'investissement ont quant à elles progressé de 8,8% en 2018, à l'approche de la fin de mandat des maires, avec de fortes disparités selon les villes.

Mais cette reprise « ne suffit pas à rattraper le retard accumulé entre 2013 et 2015, soit une baisse de 15,5% des dépenses d'investissement par an sur la période », écrivent l'Association des petites villes de France (APVF) et la Banque Postale. « On a plutôt le profil de maires bon gestionnaires, qui n'appuient pas sur le bouton de la fiscalité, et lorsqu'ils le font c'est de manière raisonnée et raisonnable », souligne Christophe Bouillon (PS), président de l'APVF.

Inquiétudes à cause de la suppression de la taxe d'habitation

L'étude porte sur les 4 059 villes de 2 500 à 25 000 habitants, soit environ 38% de la population française. L'insuffisance de l'investissement constitue toutefois « un point d'alerte ». « Il faut investir dans les équipements, si on ne le fait pas dans la durée, ça risque de coûter beaucoup plus cher plus tard », note Christophe Bouillon.

Autre motif d'inquiétude, l'APVF s'interroge sur la compensation de la suppression de la Taxe d'habitation, jusque là la principale ressource fiscale des communes, et réclame des simulations pour chaque commune. Le gouvernement a promis une compensation « à l'euro près », mais « la vérité c'est qu'il y a encore des incertitudes sur le côté pratique de tout ça », déplore le président de l'association, qui souligne le besoin de visibilité des maires à quatre mois des élections municipales.