Les travailleurs à leur compte sont décidément une catégorie bien disparate, de par les métiers exercés et les ressources obtenues. S’ils gagnent en moyenne 3 580 euros mensuels bruts, hors agriculteurs, les médecins perçoivent un revenu 7 fois supérieur aux commerçants ambulants et sur internet.

Selon les dernières données compilées par l’Insee, la France compte 3,2 millions d’indépendants. C’est-à-dire de travailleurs à leur compte, non-salariés d’une entreprise. Parmi eux, 400 000 sont agriculteurs ou en tout cas exercent dans le secteur agricole. Mais le gros du bataillon des indépendants se concentre dans le commerce et l’artisanat, la santé et l’aide sociale et la construction. Ces secteurs représentent plus 40% des effectifs.

La disparité de cette catégorie socio-professionnelle s’observe dans les types de métiers. Infirmier libéral, agriculteur, avocat ou encore chauffeur VTC… tous sont comptabilisés par l’INSEE comme indépendants. Cette variété s’observe aussi, logiquement, au niveau des revenus tirés de leur activité. Tandis qu’un commerçant en ligne ou par correspondance ne retire que 1 200 euros de son activité mensuelle, un médecin, un juriste ou un comptable déclare percevoir en moyenne entre 8 300 et 8 900 euros mensuels bruts (1). A noter que ces derniers, la rémunération de certains tirent largement la moyenne vers le haut. Les chauffeurs VTC et les professions de service à la personne obtiennent eux un peu plus de 1 400 euros par mois. En moyenne, hors secteur agricole, les non-salariés retirent 3 580 euros par mois de revenus bruts de leur activité.

En outre, 8% des non-salariés ne perçoivent pas de rémunération, car ils n’ont pas dégagé de bénéfices suffisants ou ne se sont pas versés de revenus. Dans le détail, là-aussi, cette réalité dépend du métier. La proportion varie de 2% pour les professionnels de santé et les pharmaciens à plus de 23% dans les activités immobilières.

Par rapport aux travailleurs salariés du privé, les disparités de revenus sont plus marquées, souligne l’Insee. « Un non-salarié classique sur dix gagne moins de 510 euros par mois; ce seuil est environ 1,7 fois plus élevé pour les salariés du privé, écrit ainsi l’institut de statistiques dans son rapport. En haut de l’échelle des rémunérations, un non-salarié classique sur dix perçoit plus de 8 330 euros par mois, soit un seuil 2,3 fois plus élevé que celui des salariés du privé ».

(1) Rémunération issue de l’activité non salariée, déduction faite des cotisations sociales payées dans l’année mais pas des contributions sociales (CSG, CRDS).