L'Assemblée a voté vendredi une revalorisation limitée à 0,3% de la plupart des prestations sociales pour 2020 à l'exception des pensions des retraités des plus modestes qui bénéficieront eux d'une réindexation sur l'inflation, estimée à 1% pour 2020.

Les retraités concernés par cette réindexation à 1% de leur pension sont ceux qui perçoivent moins de 2.000 euros bruts par mois. Ils représentent les trois-quart des pensionnés, soit 14 millions de personnes.

Il s'agissait d'un engagement pris par le président Emmanuel Macron après le grand débat qui avait suivi la crise des Gilets jaunes . Cette indexation sur l'inflation « est étendue aux pensions d'invalidité et aux minimas sociaux », a souligné la député Charlotte Lecocq (LREM) Pour le reste, comme l'an dernier, la hausse de la plupart des prestations sociales dont les allocations familiales sera limitée à 0,3%.

« Le verre est à 80% plein »

« On peut toujours voir le verre à moitié plein ou à moitié vide. Là, je vous demande de constater que le verre est à 80% plein. Les 80% des retraités les moins aisés de ce pays voient revaloriser à hauteur de l'inflation des pensions qui ne devaient pas l'être », a expliqué le rapporteur général du projet de loi de finance de la sécurité sociale Olivier Véran (LREM) « L'année dernière nous avions voté la sous-indexation à 0,3% des prestations de l'ensemble des retraités pour 2019 et 2020. Mais le Conseil constitutionnel, pour des raisons de forme, a invalidé la décision pour 2020. Nous étions donc fondé à la rétablir mais le Président de la République en a décidé autrement. C'est un effort de la nation à hauteur d'un milliard d'euros pour le pouvoir d'achat des retraités », a défendu le député de l'Isère.

« Pour la deuxième année, vous désindexez »

La ministre de la Santé Agnès Buzyn a vanté des mesures « justes », citant également l'augmentation de 100 euros de l'Allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa) sous ce quinquennat ou encore de l'allocation adultes handicapée.

« C'est l'ensemble des pensions retraites et des allocations familiales qui devraient être aligné sur l'inflation », a estimé le député Alain Ramadier (LR) « Pour la deuxième année, vous désindexez. C'est facile après de faire des plans pauvreté. Ce sont les pauvres qui payent pour les pauvres », a dénoncé le socialiste Joël Aviragnet, le communiste Alain Bruneel accusant le gouvernement de considérer « les retraités et les familles comme des variables d'ajustement budgétaires ».