L'Assemblée nationale a voté jeudi l'instauration d'une taxe sur les « premix » (mélange de boisson alcoolisée et non-alcoolisée) à base de vin pour dissuader la consommation des jeunes, cœurs de cible de ce produit.

La taxation des « premix » existe déjà à hauteur de 11 euros par décilitre d'alcool pur, mais les « premix » à base de vin étaient jusqu'alors exonérés. L'amendement de la députée LREM Audrey Dufeu Schubert, adopté en séance, dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, fixe une taxation intermédiaire de 3 euros par décilitre d'alcool pur pour ces produits souvent utilisés pour écouler des vins de moins bonne qualité en les mélangeant à des sirops.

« Un marketing agressif qui vise les jeunes et les femmes »

« Qu'est-ce-que ces premix ? Ce sont des vins aromatisés pop, de type rosé-sucette, rouge-fraise ou blanc-pêche », a résumé Michèle Peyron (LREM) présidente du groupe parlementaire d'études contre les addictions. « C'est aussi un marketing agressif qui vise prioritairement les jeunes et les femmes et conditionne des usages qui peuvent conduire à la dépendance. Nous pouvons être fiers de nos grands crus, pas de ces premix dont les trois-quarts sont fabriqués avec du vin étranger », a-t-elle lancé.

Pour la députée du Jura Danielle Brulebois (LREM), qui a défendu sans succès une taxation réduite à 1 euro/dcl, l'amendement voté « va impacter un secteur qui exporte 26% de ses produits et représente 20.000 hectares de vignes et 18.000 emplois ».

« L'exonération dont bénéficient actuellement des boissons aromatisées à base de vin ne repose sur aucune justification en terme de santé publique », a jugé la ministre de la Santé Agnès Buzyn soulignant que la nouvelle taxe ne touchera pas les produits proposés à l'exportation.