Le coût annuel des complémentaires santé varie, parfois fortement sur un même profil, d'un département à l'autre, révèle une étude de Meilleureassurance. En cause notamment, les usages locaux des praticiens et le « passif santé » de la population.

C'est une fierté légitime : la France conserve un des meilleurs systèmes de santé au monde, encore capable, même sous pression, d'assurer un accès aux soins au plus grand nombre. Il y a toutefois un petit coup de canif dans le contrat social, mis en évidence par Meilleureassurance : le prix des complémentaires santé. Dans une étude publiée aujourd'hui, le comparateur d'assurance de Meilleurtaux.com met en évidence d'importants écarts de prix - dépassant parfois 400 euros - sur un même profil d'assuré et à niveau de couverture comparable. Qu'est-ce qui fait la différence ? Le lieu de vie.

Pour parvenir à ce constat, Meilleureassurance.com a défini trois profils d'assurés, et comparé le coût annuel moyen d'une complémentaire santé selon le département. Bilan ? L'écart le plus spectaculaire concerne le couple de 60 ans assuré en garanties renforcées : 440 euros entre Paris, département le plus cher avec un coût annuel de 2 834 euros (+273 euros par rapport à la moyenne nationale), et le Cher, le moins cher (2 390 euros, - 171 euros) (1). On retrouve aussi des écarts non négligeables pour une famille avec 2 enfants assurée en garanties « classiques » : Paris est à nouveau le département le plus cher avec un coût annuel moyen de 1 145 euros, supérieur de 93 euros à la moyenne nationale et de 116 euros à celui de l'Orne ou d'Ille-et-Vilaine, les deux départements les moins chers (1).

Comment expliquer ces différences géographiques ? Deux facteurs en particulier : la présence de grandes villes dans le département, et le « passif santé » de ses habitants. « Les dépassements d'honoraires se veulent plus courants dans les grands centres-villes et les mutuelles répercutent logiquement ces dépenses sur le prix proposé », explique Fabien Socco, expert assurances de Meilleurtaux.com. De fait, les département les plus chers sont aussi les plus urbains : outre Paris, les Hauts-de-Seine, le Val-de-Marne ou les Alpes-Maritimes apparaissent systématiquement en tête de classement. « Ensuite, le passif santé des Français n'est pas le même selon les régions, tout comme les habitudes en matière de soins, poursuit Fabien Socco. Certaines zones géographiques présentent ainsi des risques plus importants de maladie et cela a également un impact côté tarif. »

(1) L'étude traite à part les cas de la Moselle, du Bas-Rhin et du Haut-Rhin, dont les habitants bénéficient d'un régime de sécurité sociale spécifique et très avantageux.