Le ministère de l'Action et des comptes publics a publié jeudi un « appel à candidatures » à destination des communes intéressées pour accueillir des services des finances publiques actuellement situés dans les grandes villes.

Cette démarche est défendue par le gouvernement comme un moyen de « rapprocher les administrations de nos concitoyens » en réponse à « la crise de confiance envers l'Etat de populations éloignées des grandes agglomérations », selon un communiqué de Bercy. Au printemps, le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin avait aussi mis en avant les économies possibles avec cette délocalisation de potentiellement 3 000 emplois.

« Aujourd'hui, internet permet d'installer ces services en Creuse, dans le bassin minier, en Bretagne (...) Cela permettra de réaliser des économies sur l'immobilier, car cela coûte manifestement moins cher d'occuper des bâtiments à Guéret (Creuse), plutôt qu'en Île-de-France », avait-il justifié. Les collectivités intéressées ont jusqu'au 29 novembre pour candidater et une première sélection sera réalisée début 2020.

« Quelques quinzaines » de villes à sélectionner

Dans le texte de l'appel à candidatures, le ministère précise qu'il s'agit de « constituer des services d'une quinzaine à une cinquantaine d'agents par ville d'implantation ». Parmi les critères de sélection, il recherche notamment des conditions financières « les plus intéressantes possibles » et la qualité des conditions de travail et d'accueil pour les agents et leurs familles. Au total, le gouvernement compte sélectionner « quelques quinzaines » de villes dans des territoires ruraux et péri-urbains.

En juin, le syndicat Solidaires des finances publiques avait lui dénoncé un risque de « paupérisation » du service public avec ces délocalisations, insistant que le fait qu'elles s'inscrivent dans un cadre plus large de réorganisation de la Direction générale des finances publiques (DGFiP), avec en perspectives de nouvelles suppressions de postes. Cette refonte de la DGFiP avait été annoncée à l'été 2018 par le gouvernement. Ce mouvement de délocalisation pourrait concerner les services de publicité foncière (tenue des registres immobilier), les services de gestion ou d'expertise, mais aussi certaines tâches effectuées au profit des collectivités.

En contrepartie, un certain nombre de trésoreries publiques devraient être supprimées, le gouvernement prévoyant de développer l'accueil du public dans des « maisons de service public » ou dans des agences itinérantes. Selon Bercy, près de 107 000 agents travaillent pour l'administration fiscale. La DGFiP, qui a perdu près de 20 000 fonctionnaires en 10 ans, dispose de 4 000 agences sur l'ensemble du territoire français.