Depuis le début de l’année 2019, 12 000 faux billets utilisés pour le tournage de films ont été saisis en France. Une hausse massive de cette « movie money », pourtant facile à repérer.

Ce sont des coupures de 10, 20, 50 euros… assez ressemblantes aux vrais billets de loin mais bien peu crédibles de près. Elles sont utilisées dans les films de cinéma depuis des années et ne posaient guère de problèmes jusqu’à maintenant. Dans les colonnes du Parisien, le commissaire divisionnaire Eric Bertrand, responsable de l'Office central pour la répression du faux monnayage (OCRFM), explique qu’avant 2019 « on trouvait tous les ans une cinquantaine de ces faux billets. On est passé à plusieurs milliers, la hausse est massive ». La France est particulièrement concernée par le phénomène puisque 60% de la « movie money » circulant en Europe se concentre sur l'Hexagone. En juin, l'OCRFM avait déjà recensé 590 faux billets de 50 euros, 895 billets de 10 euros et 2 129 billets de 20 euros. Mi-septembre, des gendarmes de l’Yonne ont mis la main sur 10 000 euros de « movie money ». Fin septembre, un jeune homme était arrêté à Bordeaux avec plusieurs faux billets de 20 euros dans les poches, tandis que deux commerçants de Cognac prévenaient la police après avoir retrouvé dans leur caisse des fausses coupures de 20 euros.

Résultat : les messages d’alerte de la police et de la gendarmerie, notamment sur les réseaux sociaux, se font plus nombreux pour mettre en garde les commerçants (et les particuliers) contre cette arnaque. Car une partie des coupures a bien été écoulée dans des bars, des boîtes de nuit, sur les marchés… Ces billets destinés au cinéma sont très faciles à se procurer sur Internet car en accès libre et peu chers. Cité par France Info, le commandant divisionnaire Alain Bateau évoque un prix dérisoire pour la fausse monnaie : « moins de 10 euros les 100 exemplaires » sur « des sites chinois comme Aliexpress ».

Ils sont pourtant assez faciles à identifier. Sur le côté du billet, on peut notamment lire « This is not legal. It’s to be used for motion props » (traduction : Ce billet n’a pas cours légal. Il a vocation à être utilisé au cinéma »). Autre élément qui ne trompe pas : sous le drapeau européen, la signature de Mario Draghi (ancien patron de la Banque centrale européenne) est remplacée par une mention « Movie Money ». Et la texture du billet ne devrait pas non plus laisser de place au doute : le papier est complètement lisse et « craque » lors de la manipulation.