La prime défiscalisée a fait le bonheur de 5 millions de salariés cette année, pour un montant moyen de 400 euros par personne. Pourrez-vous encore en bénéficier en 2020 ? Ce n'est pas certain. Explications.

Plus de 5 millions de salariés en ont bénéficié cette année. La Prime Macron, instituée fin 2018, suite à la colère des Gilets jaunes, permet au salarié et à l’employeur d’être exonéré de l’ensemble des cotisations et contributions sociales et d’impôt sur le revenu, dans la limite de 1 000 euros. Une exonération qui s’applique aux personnes dont la rémunération mensuelle brute est inférieure à 3 SMIC, soit 3 600 euros par mois environ. Versée dans plus de 400 000 établissements, elle a permis de distribuer 2,2 milliards de pouvoir d’achat supplémentaire et a atteint en moyenne plus de 400 euros par salarié.

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Une condition de taille à respecter

Mais attention, si ce dispositif de prime exceptionnelle est reconduit pour l’année prochaine, selon le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2020, dévoilé ce lundi, l’exonération de toutes cotisations et impôts sera « conditionnée à l’existence ou la mise en place par l’entreprise d’un accord d’intéressement qui pourra exceptionnellement être conclu pour une durée inférieure à trois ans ».

Une annonce dénoncée par la Confédération des petites et moyennes entreprises. « Dans sa première mouture, la prime exceptionnelle a bien fonctionné, parce qu’elle était simple à appliquer. Pourquoi y ajouter maintenant de la complexité ? Pour les PME que nous représentons, cela va forcément être source de découragement », charge son secrétaire général, Jean-Eudes du Mesnil du Buisson, cité par Capital. A ses yeux, sur les plus de quatre millions d’entreprises en France, une écrsante majorité « n’a pas forcément de DRH et où des accords d’intéressement sont difficiles à mettre en place ». « Dans nos entreprises, quand vous avez un ou deux salariés seulement, que vous n’avez pas forcément de syndicats, arriver à un accord d’entreprise, c’est compliqué. Nous sommes donc opposés à cette nouvelle obligation pour le versement de la prime exceptionnelle et aurions préféré garder son caractère facultatif », renchérit l’Union des entreprises de proximité (U2P).

Pour parer à ces inquiétudes le gouvernement a fait savoir que « des dispositifs d’aide à la rédaction d’accords d’intéressement seront déployés, afin que cette condition ne soit pas un obstacle au versement de la prime dans les petites entreprises. »