A 10 jours de la présentation du projet de loi de finances pour 2020, le gouvernement enclenche sa communication en annonçant 9,3 milliards d’euros d’allégements d’impôts. A quoi correspondent ces baisses ?

« Impôts : 9 milliards de baisse pour les ménages en 2020 » : c’est le titre à la une du quotidien Les Echos ce matin. L’article détaille les projets de Gérald Darmanin, le ministre de l’Action et des Comptes publics, qui dévoilera « une baisse de la pression fiscale de 9,3 milliards d’euros », le 27 septembre prochain à l’occasion de la présentation de son projet de budget pour 2020. Le gouvernement portera ainsi à 20,6 milliards le total des baisses de prélèvements obligatoires depuis le début du quinquennat Macron : 1,1 milliard en 2017, 10,2 milliards cette année et donc 9,3 milliards l’an prochain. Un chiffre « historique », se félicite Gérald Darmanin dans Les Echos, sans équivalent depuis le gouvernement Jospin, il y a une vingtaine d’années.

Dans le détail toutefois, aucune nouvelle baisse d’impôts n’est annoncée. L’essentiel de l’allègement 2020 provient en effet de deux mesures déjà connues :

  • la baisse de 3 points de la première tranche de l’impôt sur le revenu - annoncée en juin à la suite du « grand débat » et de la crise des Gilets jaunes - à hauteur de 5 milliards d’euros ;
  • la fin du processus entamé il y a 2 ans de suppression de la taxe d’habitation, à hauteur de 3,7 milliards.

Les augmentations de taxes, dans le même temps, seront rares. La plus notable : la hausse de fiscalité du tabac, qui va faire rentrer un demi-milliard d’euros supplémentaires dans les caisses du Trésor public.

Il existe aussi un coin d’ombre dans ce panorama fiscal : la baisse des ambitions gouvernementales en matière de réduction du déficit public. Officiellement, celui-ci va baisser de 0,9 point, passant de 3,1% cette année à 2,2% l’an prochain. Mais ce chiffre est en trompe-l’œil : il est la conséquence de la transformation du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) en baisse de charges, qui avait lourdement pesé sur l'exercice budgétaire de l'an dernier. « Hors cet effet exceptionnel, le déficit va en réalité stagner en 2020 », explique l’AFP, « alors que le gouvernement voulait encore le réduire à 2% dans les prévisions transmises au printemps à la Commission européenne ».