Suite à ses dernières visites mystères, l’Autorité des marchés financiers estime que les épargnants demeurent mal informés concernant les frais prélevés en contrepartie de la détention d’un produit financier comme une assurance vie ou un PEA.

Année après année, les enquêteurs mystères de l’Autorité des marchés financiers (AMF) dressent le même constat : les épargnants ne sont pas toujours très bien informés lorsqu’ils souscrivent un produit financier plus sophistiqué tel qu’une assurance vie ou un Plan d’épargne en actions (PEA). Si le gendarme des marchés, dans une récente enquête, note quelques améliorations, notamment concernant le questionnement du conseiller sur les projets de son client, plusieurs points noirs subsistent, principalement la mention des frais prélevés.

« L’information donnée par oral sur les frais reste lacunaire et les établissements doivent absolument remédier à ce problème », déplore ainsi l’AMF. Dans le détail, les 111 visites mystères réalisées dans 11 banques ayant pignon sur rue (1) ont montré que les frais ne sont que rarement exposés aux épargnants qu’ils soient prêts à prendre des risques ou non. « Moins de la moitié des conseillers présentent les frais liés aux enveloppes ou aux instruments financiers », ajoute le gendarme financier.

Des frais non négligeables

Le constat est particulièrement alarmant lorsque le conseiller bancaire propose un fonds investi en actions. En sus des frais de gestion liés à l’enveloppe (Assurance vie ou PEA notamment) – aisément consultables dans les bulletins d’adhésion notamment – ce type de fonds supporte également des frais de gestion propres prélevés annuellement. Or ces frais sont rarement présentés par les conseillers. Seuls 22% des clients mystères « risquophobes » (qui ne souhaitent pas prendre trop de risque avec leur épargne) et 14% des « risquophiles » (prêts à souscrire à des produits risqués pour doper la rentabilité de leur épargne) en ont eu connaissance. Le problème, c’est que ces frais internes à chaque support sont loin d’être anecdotiques. Par exemple, dans le cadre d’une assurance vie, une récente étude du site spécialisé Good Value for Money évaluait qu’ils représentaient un quart des frais de gestion totaux.

(1) Banques Populaires, BNP Paribas, Caisse d’épargne, CIC, Crédit Agricole, Crédit du Nord, Crédit Mutuel, HSBC, La Banque Postale, LCL, Société Générale