Selon une enquête de la Banque centrale européenne, 15% des Français détiennent de l'argent liquide hors de leur compte bancaire comme moyen d'épargne ou réserve de précaution. Certains « planquent » ainsi plus de 1 000 euros.

Garder des pièces ou des billets chez soi plutôt que de les laisser sur son compte bancaire, ou de les faire fructifier sur un produit d’épargne, est beaucoup plus courant que vous ne devez l’imaginez. Sur les 1 260,1 milliards d’euros qui circulaient l’an dernier sous forme numéraire au sein de la zone euro, pas moins de 600 milliards - soit près de la moitié - dormiraient, notamment chez les particuliers, souligne le dernier bulletin de la Banque de France, publié mardi.

Un phénomène dit de thésaurisation particulièrement important en période d’incertitude économique ou politique, explique l’institution qui se base sur une enquête fouillée de la Banque centrale européenne (BCE) réalisée en 2016. Selon cette dernière, 24% des Européens interrogés « déclarent détenir de l’argent liquide hors de leur compte bancaire comme réserve de précaution ou comme moyen d’épargne ». Parmi eux, 78% ont indiqué qu’ils disposent de moins de 1 000 euros, 12% de plus de 1 000 euros et 10% ont refusé de répondre. « Les résultats montrent que les particuliers conservent effectivement des espèces, et même, pour certains, des sommes considérables », commente l'étude de la BCE.

Sans que l'on sache pourquoi, le fait de garder de l’argent sous son matelas, ou au chaud dans un coffre, est un comportement visiblement moins marqué en France. En effet, seuls 15% des répondants indiquent détenir chez eux de l’argent liquide comme réserve de précaution ou comme moyen d’épargne.

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L’usage parfois étonnant des pièces de 1 et 2 centimes

La BCE a voulu savoir ce que les européens faisaient des pièces de 1 à 2 centimes. Vous savez, celles qui parfois donnent l’impression d’alourdir inutilement votre porte-monnaie. Résultat, sur 23 544 répondants de la zone euro, 37% ont déclaré qu’ils n’utilisent pas ces pièces reçues : la plupart d’entre eux les mettent directement dans un pot ou une boîte à la maison. Certains ont des méthodes encore plus radicales. Par exemple, 26% des chypriotes interrogés n’acceptent pas que les vendeurs leur donnent des pièces de 1 ou 2 centimes d’euro, voire ils s’en débarrassent immédiatement. En France, ce pourcentage n'est que de 2%. Au final, 63% des personnes interrogées ont expliqué utiliser tout de même les pièces de 1 à 2 centimes d'euro pour des paiements ultérieurs.