Bercy va permettre aux contribuables n’ayant plus droit aux crédits et réductions d’impôt de renoncer à l’avance de janvier 2020. Ils n'auront pas à rembourser la somme l’été suivant.

Vous avez touché une avance d’impôt sur le revenu en janvier dernier, mais vous avez finalement dû la rembourser cet été ? 2,2 millions de contribuables sont dans la même situation en ce mois de septembre, avec un « trop versé » de la part du fisc.

Pour rappel, cette avance a été imaginée par Bercy pour éviter de léser certains contribuables. Avec le prélèvement à la source, l’impôt sur le revenu est payé au fil de l’eau, chaque mois. Mais le décalage d’un an demeure pour les crédits et réductions d’impôt : ce n’est qu’après avoir rempli la déclaration de revenus 2018, au printemps 2019, que le Trésor public calcule votre avantage fiscal, dont vous bénéficiez lors de l’été, au moment du solde de l’impôt. Pour éviter que les contribuables n’avancent trop d’argent lors des premiers mois de l’année, Bercy a versé en janvier 2019 une avance équivalente à 60% de vos crédits et réductions habituels. 618 euros en moyenne, pour 8,8 millions de foyers fiscaux.

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Problème : cette avance, Bercy la calcule sur la base de l’avantage que vous avez perçu 2 ans plus tôt ! En l’occurrence sur la base des revenus et charges 2017 pour l’avance versée en janvier 2019. Résultat : sur les 8,8 millions de foyers ayant touché une avance, 2,2 millions ont reçu trop d’argent en janvier. Et ils doivent rembourser tout ou partie de cette avance, selon les cas, d’ici le 16 septembre. Pour certains, le geste appréciable de janvier se transforme donc en mauvaise surprise en septembre…

Pour éviter de tels dysfonctionnements, et en attendant une réforme du versement des crédits d’impôt, Bercy a annoncé une nouveauté pour 2020 : « il sera désormais possible de refuser ou de diminuer l’avance de réductions et crédits d’impôt du 15 janvier 2020 », explique le ministère des Comptes publics dans un communiqué. « Cette possibilité sera ouverte dès le mois de novembre. »

L’exemple d’une garde d’enfant prenant fin en 2019

Vous avez des dépenses de frais de garde d’enfant en 2018 (ouvrant droit à crédit d’impôt en 2019), mais cette garde a pris fin en 2019. Dans ce cas, le fisc doit vous verser une avance en janvier 2020 (sur la base du crédit d’impôt 2019), et il risque de vous réclamer le remboursement 8 mois plus tard… Cette fois, si vous voulez éviter ces allers-retours avec le fisc, vous pouvez vous rendre dans votre espace personnel sur impots.gouv.fr courant novembre, et réclamer l’annulation (ou la diminution) de l’avance.