Si la participation des enfants aux tâches ménagères ne doit pas être rémunérée pour une majorité de Français, ce n'est pas le cas pour certaines, plus exceptionnelles, comme la tonte du gazon.

Qui dit rentrée scolaire, dit bonnes résolutions. L'une d'entre elle pourrait être de demander, si ce n'est pas déjà le cas, à votre enfant de participer aux tâches ménagères. Pixpay, une solution de paiement pour les adolescents (10-18 ans) qui doit être lancée cet automne, a voulu savoir si les parents étaient alors prêts à les payer. Les résultats du sondage (1), commandé à l'institut Poll&Roll, sont instructifs : près d'une personne interrogée sur 3 est d'accord avec le fait de rémunérer son enfant en échange de sa participation aux tâches ménagères quotidiennes (passer l'aspirateur, ranger sa chambre, mettre la table, faire son lit, étendre le linge...).

A l'inverse, 71% des Français s'y opposent. « Les tâches dites classiques ne sont pas monnayables : elles participent au bon fonctionnement quotidien de la famille, à la responsabilisation de l'enfant et son apprentissage de la vie sociale », estime Laurence Peltier, psychologue, citée par l'enquête.

Ne pas confondre avec l'argent de poche

En revanche, les parents sont beaucoup plus ouverts quand il s'agit de rétribuer l'accomplissement de certaines tâches occasionnelles comme la participation à des petits travaux de bricolage (53%), laver la voiture (52%) ou encore tondre la pelouse (49%). Laurence Peltier estime qu'idéalement, « la rémunération de tâches ménagères plus exceptionnelles doit s'inscrire dans le cadre d'un projet créatif construit par l'adolescent. Dès lors, le parent collabore en lui donnant un moyen de le réaliser et d'atteindre un objectif personnel ». A ses yeux, il faut éviter, en revanche, d'imposer à l'adolescent la réalisation de tâches rémunérées. Selon elle, deux excès sont à éviter :

  • Imposer de nombreuses tâches à l'enfant tout en lui refusant la moindre récompense. « Cela érige le parent en tout-puissant et prive l'enfant de sa liberté », explique la psychologue.
  • Rémunérer excessivement toutes les tâches : « cela peut devenir anxiogène pour l'adolescent et nuire à son rapport à la vie en collectivité car la notion d'adaptation à la vie sociale n'est pas transmise », prévient-elle.

Dernier conseil de Laurence Peltier : « La rémunération de certaines tâches ménagères ne doit pas être confondue avec de l'argent de poche, qui reste un don et non un salaire ou un dû. »

(1) Enquête en ligne réalisée entre le 28 juin et le 1er juillet 2019 avec 500 personnes interrogées avec une précision de +/- 4% pour un intervalle de confiance à 90%.