L'élargissement de la prime d'activité pour répondre à la colère des « gilets jaunes » se traduira par « un effort de 3 milliards d'euros pour l'Etat » selon la secrétaire d'Etat Christelle Dubos, soit un budget de 8,8 milliards d'euros cette année.

Le montant de la prime d'activité, allouée aux salariés autour du Smic, a été augmenté au 1er janvier de 90 euros maximum. « Huit mois après, nous pouvons dire que cela a été un succès », affirme Christelle Dubos dans un entretien au Figaro mis en ligne jeudi soir. « Quatre millions de foyers français touchent désormais la prime d'activité », ajoute-t-elle. Un peu plus, en réalité : 4,1 millions de foyers en ont bénéficié au premier trimestre, soit 52,5% de plus que début 2018, selon la Caisse nationale d'allocations familiales (Cnaf), qui précise que la dépense a augmenté dans la même proportion, atteignant 2,2 milliards d'euros de janvier à mars.

Baisse du taux de pauvreté

A la fin de l'année, le total s'élèvera à 8,8 milliards, contre 5,6 milliards en 2018, a indiqué à l'AFP le cabinet de Christelle Dubos. « C'est un effort de 3 milliards d'euros pour l'État, et les résultats sont là », affirme la secrétaire d'Etat, estimant que cette mesure « fera baisser le taux de pauvreté de 0,5 point, et même de 0,9 point pour les familles monoparentales ».

La prime d'activité a néanmoins vocation à se fondre dans le futur revenu universel d'activité (RUA) promis par Emmanuel Macron, qui « donnera lieu à un projet de loi en 2020 et une mise en œuvre en 2022 ou 2023 ». Certaines associations redoutent cependant que ce projet, censé se substituer également à d'autres prestations sociales comme le RSA et les aides au logement, fasse « nécessairement des perdants ». « Notre volonté n'est pas de faire des économies, mais de simplifier les démarches, de mieux lutter contre la pauvreté et d'établir un système plus juste qui valorise le travail », assure Cristelle Dubos.