Jackpot ! La France n'a jamais emprunté à des taux aussi bas. Résultat, elle va économiser deux milliards d'euros sur la charge de sa dette. Et ce n'est peut-être qu'un début.

C’est un beau cadeau de rentrée pour les finances publiques et donc pour les contribuables. La France va économiser deux milliards d’euros cette année sur la charge de sa dette, d’après les calculs de Bercy. C’est ce que vient d’annoncer Gérald Darmanin. Mais d’où vient cette cagnotte ? « L’Etat emprunte à des taux extrêmement faibles, voire négatifs. Ils traduisent la confiance que portent les investisseurs, car notre économie est saine et solide », a expliqué sur Twitter le ministre de l’Action et des Comptes publics.

Face aux soubresauts de l’économie mondiale, et notamment les tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis, les gros investisseurs (fonds de pensions, fonds d’assurance, fonds souverains, banques…) préfèrent placer une partie de leurs liquidités sur les dettes souveraines de pays jugés sûrs pour compenser d’éventuelles pertes sur des supports plus risqués comme les actions ou la dette des entreprises. Résultat, depuis le début de la semaine, les taux d’emprunt à 10 ans de l’Hexagone tournent autour de -0,4%. Quand la France s’endette d’un milliard d’euros, elle ne doit in fine rendre que 960 millions d’euros.

12 milliards d'économies d'ici 2022 ?

Au final, en 2019, la charge de notre dette, qui reste quand même le quatrième poste de dépenses de l’Etat, ne serait donc plus « que » de 40,1 milliards d’euros. Mais pas question de pavoiser pour autant et de dépenser ces deux milliards d’euros. Alors que la dette globale de l’Etat frôle les 100% du PIB, le gouvernement ne compte pas relâcher son « sérieux budgétaire », a expliqué Gérald Darmanin. Une prudence qui ne doit rien au hasard. Il doit encore faire 1,5 milliard d'euros d'économies pour toucher l'objectif d'un déficit public à 3,1% du PIB à la fin de l’année, rappellent les Echos.

Dans un document publié début juillet, Joël Giraud, le rapporteur général du Budget, estimait que les taux bas pourraient permettre à l’Etat d’économiser 11,9 milliards d’euros d’ici 2022. Avant de prévenir : « La faiblesse des taux d’intérêt prévue aujourd’hui ne doit pas nous détourner de l’objectif d’améliorer de manière durable nos comptes publics et l’efficience de la dépense publique pour que notre pays soit capable de faire face à un éventuel retournement de la conjoncture économique. »