Des transporteurs ont une astuce bien rodée pour ne pas indemniser leurs passagers en cas de retard supérieurs à trois heures.

Vous ne le savez peut-être pas, mais en cas de retard lors de vos voyages en avion, vous avez peut-être le droit à une grosse indemnité. L’Europe impose un dédommagement pour un retard à la destination finale d’au moins 3 heures, notamment au départ des aéroports situés dans l’UE, en Norvège, en Islande ou en Suisse, et ce peu importe la nationalité de la compagnie aérienne et quelle que soit la destination. Cette règle est la même pour les vols assurés par les transporteurs européens provenant d’un pays tiers à destination de l’UE, de la Norvège, de l’Islande ou de la Suisse. L’indemnisation s’élève alors à 250 euros par passager sur les vols de moins de 1 500 km, 400 euros pour les vols entre 1 500 et 3 500 km, et même jusqu’à 600 euros pour les vols de plus de 3 500 km.

Mais pour en profiter, encore faut-il la réclamer - ce que ne feraient pas plus de 10% des passagers selon les chiffres disponibles -, mais aussi savoir de quelle manière est calculée la durée d’un vol. En effet, Le Parisien, dans son édition de vendredi, révèle que des transporteurs se jouent de la réglementation pour éviter d’avoir à indemniser leurs clients en cas de gros retards.

Des minutes précieuses qui ne sont pas comptées

En 2014, la justice européenne a estimé qu’un vol est terminé une fois que l'avion est arrivé à son point de stationnement et qu'au moins une porte de l’appareil est ouverte. Jouant sur l’ignorance des passagers, certains compagnies low cost et traditionnelles n’hésitent pas à indiquer comme heure d’arrivée le moment où l’avion touche le sol ! Or, « entre le moment où l'avion roule sur le tarmac et celui où il arrive à son parking, il peut s'écouler plusieurs minutes », rappelle Coline Port, du Centre européen des consommateurs (CEC France). Des minutes précieuses pour une compagnie qui ne veut pas indemniser ses passagers. En effet, « il n'est pas rare que les compagnies indiquent que l'avion est arrivé avec 2h58 de retard ou 2h59 pour échapper à leurs responsabilités », souligne Chrystel Erotokritou, juriste chez AirHelp.

Pour faire valoir vos droits, vous pouvez faire une réclamation auprès de la compagnie aérienne, mais aussi passer pasune association spécialisée, voire même saisir la Direction générale de l'Aviation civile. Dans tous les cas, il faudra être patient avant d'obtenir éventuellement gain de cause.

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