La fraude aux prestations sociales a représenté 700 millions d’euros en 2017. Pour endiguer le phénomène, la Sécurité sociale a prévu de dépenser 750 000 euros pour former ses agents à détecter les mensonges dans les propos, mais aussi dans les gestes des allocataires.

« Conception et animation de formation dans le domaine des techniques d'audition et de détection du mensonge ». C’est l’intitulé, plutôt inhabituel, d’un appel d’offres lancé récemment par la Sécurité sociale, pour un montant de 749 999 euros sur 12 mois, rapporte Le Parisien. Objectif : former les agents chargés du recouvrement au sein de l’Assurance maladie, des caisses d’allocations familiales (CAF) et des caisses de retraites, à déceler les mensonges des allocataires dans les dires, les écrits et même dans les gestes de leurs interlocuteurs.

La fraude détectée aux prestations sociales a en effet dépassé en 2017 les 700 millions d’euros (700,83 précisément), selon le bilan publié par la Délégation nationale de lutte contre la fraude (DNLF). Un chiffre qui reste bien inférieur à celui de la fraude fiscale (6,45 milliards d’euros), mais qui a tendance à augmenter : +5,6% entre en 2016 et 2017.

Dans ce contexte, la Sécu veut donc ajouter une corde à son arc, qui en compte déjà un certain nombre : analyse de données, outils de vérification des pièces, authentification renforcée, échange d’informations entre administrations… En 2017, plus de 1 000 collaborateurs de la CNAM ont reçu des formations internes de lutte contre la fraude, et une cinquantaine d’agents de la Caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV) ont déjà bénéficié d’une offre de formation continue sur les techniques d’entretien.