La Banque de France revient sur les raisons qui exposent les femmes, plus que les hommes, au surendettement. Sans surprise, la réponse n’est pas liée au genre, mais à la situation familiale.

Créée fin 1989 par la loi Neiertz, la procédure de traitement du surendettement aura bientôt 30 ans. Dans ce contexte, la Banque de France consacre un des articles de son dernier bulletin mensuel au cas des femmes bénéficiaires de ce dispositif destiné à apporter des solutions aux ménages dont les revenus ne suffisent pas - ou plus - à couvrir le remboursement de leurs crédits.

En 2018, les femmes ont représenté 54% des personnes ayant déposé un dossier, alors que dans les classes d’âge concernées (les 18-64 ans), leur nombre est égale à celui des hommes. Une surreprésentation qui s’accentue encore (près de 58%) si on se limite aux dossiers orientés vers les procédures de rétablissement personnel (PRP), c’est-à-dire aux ménages dont les situations sont les plus irrémédiablement compromises (en général, absence de capacité de remboursement) et qui donnent donc lieu à un effacement total des dettes.

L’étude statistique montre toutefois que l’explication de cette surreprésentation n’a rien à voir avec le genre, mais plutôt avec la situation familiale. Ce sont en effet les familles monoparentales avec enfants qui ont le plus fort risque d’être orientées vers le rétablissement personnel. Et, dans la très grande majorité des cas, les cheffes de ces familles monoparentales sont des femmes : « plus de 9,5% des femmes élèvent seules leurs enfants en France, contre seulement 2,3% des hommes », détaille le bulletin. Résultat : 29% des femmes surendettées sont à la tête d'une famille monoparentale, contre seulement 4% des hommes surendettés.