Assurer son logement coûte de quelques dizaines à plusieurs centaines d’euros par an, selon sa superficie, son emplacement, son mobilier et bien sûr selon le contrat et l’assureur choisis. Nos conseils pour bien comparer les assurances habitation.

L’assurance habitation est un produit quasi-incontournable. Pour les locataires, c’est la condition sine qua non pour poser ses valises dans son logement. Pour les copropriétaires, la couverture a minima de la responsabilité civile est obligatoire. Seuls les propriétaires d’une maison individuelle, ou plus généralement qui ne sont pas en copropriété, ne sont pas tenus de prendre une assurance habitation. Néanmoins, sa souscription reste fortement conseillée car, en cas de pépins, les sommes en jeu grimpent vite.

Pour faire simple, l’assurance habitation a trois finalités. C’est pourquoi les assureurs parlent davantage d’assurance multirisques habitation (MRH). Premièrement, elle intègre une garantie responsabilité civile qui vous protège lorsque vous causez des dommages à un tiers. Deuxième intérêt : en cas d’incendie ou de dégâts des eaux, elle vous permet d’être indemnisé au titre des préjudices subis. Concrètement, si votre maison brûle, l’assureur vous remboursera à la hauteur de sa valeur. Et enfin, l’assurance MRH couvre également le mobilier présent dans le logement.

« Peu de gens accordent réellement de l’importance à l’assurance habitation, déplore Christophe Triquet, le président du comparateur MeilleureAssurance. Dans le cadre d’une assurance auto, on parle d’un bien facilement remplaçable, certes de plusieurs milliers d’euros. Mais, en habitation, il s’agit du bien familial dont le moindre sinistre risque de se révéler bien plus impactant financièrement (une maison qui prend feu c’est tout de suite en centaines de milliers d’euros) ».

Maison à Rennes de 100 m2 avec 15 000 € de biens mobiliers
LukoMacifMaifAmaguizMAE
Protection juridique
Incendie /
dégats des eaux
Vol
Dommages électriques
Franchise225 €120 €125 €150 €140 €
Tarif annuel183 €232 €285 €252 €229 €
Source : MeilleureAssurance - juillet 2019

Comparer pour lutter contre l’opacité des prix

La deuxième raison qui doit vous inciter à porter une attention particulière à l’assurance MRH, c’est la diversité des offres et des prix. En effet, pour un logement identique, la prime peut aller du simple au double. Plus embêtant encore, elle peut varier alors même que les contrats paraissent semblables. Illustration pour une maison de 100 mètres carrés à Rennes avec 15 000 euros de mobilier et une assurance habitation avec de larges garanties (incendie, dégâts des eaux, vol, dommages électriques et protection juridique). La MAE la propose à 229 euros par an, quand la Maif prélève 285 euros, soit 25% de plus. La seule différence apparente concerne la franchise, légèrement plus faible pour l’assureur militant (125 euros, contre 140 euros pour la MAE), d’après le comparateur fourni par MeilleureAssurance.

La faute incombe en partie aux assurés eux-mêmes. Peu mobiles, ils ne profitent pas de la réglementation qui leur permet de changer de contrat au bout d’un an ou en cas de déménagement notamment. « Il n'y a pas un manque de concurrence sur le segment de l'assurance habitation. Il y a au contraire une multitude d'acteurs. Mais, en principe, les assurés souscrivent un contrat à l'entrée dans le logement et le conservent jusqu'à ce qu'ils le quittent », explique Gaël Duval, fondateur du site de comparatifs JeChange. Une étude publiée en mai dernier soulignait que si près de 8 Français sur 10 comparent les prix des loisirs (transport, restaurant, hébergement…), ils ne sont qu’un peu plus d’un tiers à faire de même pour l’assurance habitation (1). Or, les économies potentielles sont importantes, assure MeilleureAssurance, de l’ordre de 40% !

Mais, selon Gaël Duval, « l'écart de prix s'explique d'abord par l'opacité de la détermination des primes appliquées. Certaines assurances vont considérer que tel critère est plus important que tel autre, ce qui permet en réalité d'appliquer souvent un tarif aléatoire ». Par exemple, certaines compagnies vont jusqu’à affiner le tarif en fonction de l’adresse précise du logement, et pas seulement s’il s’agit d’un appartement au rez-de-chaussée ou en étage ou d’une maison individuelle. « Un assureur a récemment sorti un contrat de ce type, illustre Christophe Triquet de MeilleureAssurance. S’il repère dans un quartier que, statistiquement, ses assurés connaissent plus de dégâts des eaux, il peut l’interprèter comme un signe que les canalisations sont plus vétustes et appliquer une surtarification ».

Maison à Pessac de 110 m2 avec 30 000 € de biens mobiliers
LukoMacifMaifAmaguizMAE
Protection juridique
Incendie /
dégats des eaux
Vol
Dommages électriques
Franchise225 €120 €125 €150 €140 €
Tarif annuel181 €284 €305 €304 €322 €
Source : MeilleureAssurance - juillet 2019

Adapter le contrat à ses besoins et son logement

Mais pour bien comparer les acteurs et les contrats, encore faut-il en amont définir le niveau de protection souhaité. « Les offres des assureurs sont correctes mais extrêmement variables dans ce qu’elles peuvent comprendre. Il faut vraiment que l’assuré prenne le temps de lister les risques qu’ils souhaitent assurer », conseille de fait Christophe Triquet. En effet, si toutes les assurances MRH intègrent la responsabilité civile, avec des plafonds d’indemnisation « presque illimités, de plusieurs millions d’euros », commente le responsable de MeilleureAssurance, et vous indemnisent en cas d’incendie, de catastrophes naturelles et de dégâts des eaux, d’autres couvertures sont optionnelles. C’est le cas par exemple du vol. Il n’est ainsi pas compris dans l’offre d’entrée de gamme de la Macif. Il en va de même pour Luko, cette start-up spécialisée, qui propose un contrat de base très compétitif (183 euros annuels pour notre maison rennaise), mais qui ne protège que de l’incendie et du dégât des eaux.

Pour Christophe Triquet, « le mauvais réflexe de l’assuré peut être de souscrire au contrat le moins cher et se rendre compte au lendemain d’un cambriolage que l’assureur ne lui versera rien ». Dans le détail, outre le vol, les principales garanties optionnelles sont le vandalisme, les dommages électriques, le bris de glace, le remplacement à neuf des biens mobiliers, sans décote liée à leur vétusté ou encore la protection juridique qui vous permet, en cas de litige vous emmenant devant les tribunaux, d’être représenté et défendu par votre assureur.

Le montant de la franchise, c’est-à-dire la somme à votre charge en cas de sinistre, influe également sur la prime. Pour faire baisser la facture, vous pouvez donc jouer sur ce paramètre, tout en ayant en tête qu’en cas d’incident, celle-ci vous sera décomptée de votre indemnité.

Appartement à Paris 19ème de 80 m2 avec 60 000 € de biens mobiliers
LukoMacifMaifAmaguizMAE
Protection juridique
Incendie /
dégats des eaux
Vol
Dommages électriques
Franchise225 €120 €125 €150 €140 €
Tarif annuel211 €316 €335 €468 €510 €
Source : MeilleureAssurance - juillet 2019

Prendre en compte la vraie valeur de son mobilier

Toutefois, « ce qui fait grimper véritablement la prime, c’est la valeur mobilière des biens assurés », explique le fondateur de MeilleureAssurance. Effectivement, au moment de souscrire votre contrat, l’assureur vous demande d’estimer le prix de votre mobilier et des objets détenus dans l’habitation. Généralement, il vous est proposé une fourchette : « inférieur à 15 000 euros », « entre 20 000 et 40 000 euros », « au-delà de 100 000 euros »… Or, « si jamais l'ensemble de vos biens a une valeur supérieure à l'estimation faite à la souscription du contrat, l'assureur peut refuser de vous indemniser », détaille Gaël Duval, fondateur du comparateur JeChange.

Assurance habitation : économisez jusqu'à 125 € par an grâce à notre comparateur en ligne

En revanche, si par prudence, vous renseignez un montant plus important, le surcoût engendré n’est pas anecdotique. Illustration chez Amaguiz. Pour un appartement de 80 mètres carrés dans le 19ème arrondissement de Paris (voir les garanties incluses dans le tableau), l’assurance MRH revient à 327 euros annuels pour 15 000 euros de mobilier assuré, mais monte à 468 euros pour 60 000 euros de meubles (+40% !).

Par ailleurs, ce n’est pas parce que vous renseignerez une valeur élevée de mobilier que vous serez bien indemnisé si celui-ci est détérioré. Car vous devez être en mesure de prouver à l’assureur que vous possédez bien l’objet et sa valeur. « En cas de sinistre, l'assuré est littéralement en position de négociation. D'où l'intérêt de constituer en amont des preuves attestant de la valeur de ses biens et d'entretenir de bonnes relations avec son courtier, conseille Gaël Duval. Il doit conserver tous ses justificatifs d’achat, prendre régulièrement ses biens en photos et surtout actualiser la valeur du patrimoine à protéger au gré de ses nouveaux achats », poursuit-il.

Bien entendu, le degré d’exigence de l’assureur dépend du préjudice. « Plus le sinistre porte sur un montant élevé, plus l’assureur est pointilleux sur la qualité des preuves. Si son montant est faible, l’assureur ne va pas forcément demander de justificatif et procédera à un remboursement forfaitaire », détaille Christophe Triquet.

Garder un œil sur la concurrence

Vous avez respecté scrupuleusement tous ces conseils et trouvé un contrat avec un excellent rapport qualité-prix ? Bravo, mais votre travail ne s’arrête pas là. En effet, il y a fort à parier qu’au bout d’un an, votre compagnie d’assurance revoit sa tarification et augmente ses prix de 2%, 3% voire plus… « Les compagnies d'assurance ont souvent tendance à vous faire entrer sur un prix, puis de façon mécanique de l'augmenter tous les ans de 8 à 10% », remarque ainsi le fondateur de JeChange. D’où l’intérêt de profiter du cadre réglementaire favorable à l’assurance MRH, qui vous permet presque de changer de contrat quand bon vous semble.

Quand bon vous semble certes, mais pas n’importe quand pour autant ! Car, en fonction de la saisonnalité, vous pourrez profiter d’offres commerciales avantageuses, comme le souligne Gaël Duval : « Les compagnies se montrent plus agressives sur les tarifs au moment où il y a du turnover dans les logements, c'est-à-dire l'été et à la rentrée de septembre par exemple ». A bon entendeur !

(1) Les Furets. Enquête réalisée par Internet auprès d’un échantillon de Français âgés de 18 ans et plus interrogés du 9 au 15 avril 2019.