Fragiles et coûteux, les appareils électroménagers et électroniques peuvent être couverts par une extension de garantie payante. Est-elle nécessaire ?

Lors de l’achat d’un appareil électroménager ou d’un équipement électronique neuf, le vendeur propose quasi-systématiquement une extension de garantie au client. Avec un argumentaire bien rodé, il est tentant de vouloir mieux protéger des appareils souvent chers et dont la panne peut être handicapante. Les extensions de garantie sont-elles réellement efficaces ? Est-il nécessaire de les souscrire ?

Avant l'extension de garantie, pensez aux garanties légales

L’extension de garantie est un contrat optionnel. Il permet de garantir la survenance d’un sinistre sur différents types de biens : frigo, machine à laver, appareil photo, ordinateur, téléviseur, home-cinéma, etc. Face au coût d’un tel contrat, les consommateurs hésitent bien souvent à le souscrire. Mais qu’en est-il de la réglementation française ?

Avant même l’extension de garantie, deux dispositifs légaux existent. Ils sont valables automatiquement et gratuitement pour chaque achat :

  • La garantie légale de conformité : l’objet acheté doit être conforme à sa description et au fonctionnement normal attendu.
  • La garantie pour vices cachés : plus connue dans le domaine de l’achat d’un véhicule, elle s’étend également à tous les achats neufs réalisés en magasin. Elle concerne les défauts non-apparents au moment de l’achat.

Tous les vendeurs d’électroménager et d’appareils électroniques sont tenus de respecter ces deux garanties légales pendant deux ans à compter de la date d’achat. L’acheteur qui met en jeu l’une ou l’autre de ces dispositions a la faculté de demander la réparation ou le remplacement du produit, ou encore l’annulation et le remboursement de la vente.

L'extension de garantie tient-elle ses promesses ?

Si l'on vous propose une extension de garantie ne couvrant que les deux premières années suivant l'achat, méfiance ! Sauf garanties et services très larges, il y a de fortes chance qu'elle soit inutile. Ce type de contrat doit normalement prendre le relais des garanties légales à l’extinction de celles-ci, sur une durée de un à trois ans. Donc généralement entre les 2 ans et les 5 ans d'un appareil.

L’UFC-Que Choisir explique les raisons du développement des garanties payantes même avant les deux ans : « La mise en œuvre des garanties légales a un coût pour les distributeurs, et encore plus dans la vente en ligne, car le renvoi des appareils coûte cher au commerçant. Par ces mécanismes d’extensions de garantie payantes, les vendeurs s’arrangent pour faire peser sur l’acheteur le coût d’obligations légales qu’ils devraient prendre en charge. »

Mais l'intérêt des extensions de garantie n'est pas évident, même entre les 2 et 5 ans d'un produit. Dans une enquête réalisée il y a un an et demi, le magazine 60 millions de consommateurs tirait à boulets rouges sur celles-ci : « Ce contrat s’avère souvent inutile, car les pannes qui surviennent au cours des deux premières années sont prises en charge au titre de la garantie légale. Quant aux pannes liées à l’usure, elles ne commencent à se manifester généralement qu’au-delà de cinq ans. Or, cinq ans, c’est précisément la durée la plus longue de ces extensions… ». Sachant cela, même si le vendeur est insistant, exigez du temps pour lire la documentation liée.

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Un coût non négligeable

Les prix des extensions de garantie sont librement fixés par les distributeurs. À ce titre, il existe des disparités importantes entre chaque vendeur. Selon une étude de l’UFC-Que Choisir, fin 2016, auprès de plus de 2 000 lecteurs, ces derniers avaient déboursé, en plus, de 14 à 24% du prix du produit pour s’offrir une extension de garantie. Proportionnellement, c’est celle pour un aspirateur qui revenait le plus cher, soit 69 euros pour prix moyen d’achat de 260 euros. La moins chère concernait l’achat d’un réfrigérateur. D'après les calculs de 60 millions de consommateurs, une extension de garantie revient en moyenne à 20% du prix d’un bien.

Comment faire jouer l’extension de garantie ?

En cas de problème sur un bien, la prise en charge par l'assureur n'a rien d'automatique. De nombreuses exclusions existent et des franchises sont parfois appliquées. La compagnie d'assurance va d'abord étudier le dossier et expertiser l'appareil. En cas de réponse favorable, il peut proposer une indemnisation, la réparation, le remplacement, le remboursement du bien vendu, voire même le prêt d’un appareil pendant la réparation, selon les dispositions prévues au contrat. Dans tous les cas, n'oubliez pas de déclarer la panne dans un délai de 5 jours.

Renonciation et résiliation mode d’emploi

Vous venez de prendre une extension de garantie, mais vous vous demandez si vous avez bien fait ? A partir de la date de souscription, vous disposez de 14 jours pour vérifier si votre produit est couvert par une autre assurance, explique la Fédération française de l’assurance (FFA). Un délai de renonciation identique est prévu lors de la souscription d’une assurance par Internet après un achat en ligne. « La condition relative à l’existence d’une même assurance n’est alors pas exigée le cas échéant », explique la FFA.

Passées ces deux semaines, vous avez la faculté de résilier l’extension de garantie un an après la souscription du contrat. Et ce, sans frais, ni pénalité. Un mois après la notification à l’assureur, la résiliation prend effet. Vous pouvez alors obtenir le remboursement de la partie de la cotisation non couverte suite à la résiliation. Mieux encore, certains contrats permettent la résiliation à tout moment.