Le Premier ministre Edouard Philippe a garanti mardi défendre « avec détermination la souveraineté financière européenne », notamment en veillant à ne pas imposer des normes bancaires « démesurément contraignantes par rapport à celles des autres ».

Le Premier ministre, qui s'exprimait dans le cadre du forum organisé par Paris Europlace, organisme de lobby promouvant la finance française, a rappelé « le vaste mouvement de transformation » engagé par Paris pour accroître l'attractivité de la place française dans la perspective du Brexit. Depuis l'annonce du Brexit trois ans auparavant, la modification du régime des « impatriés », qui permet à des salariés venus travailler en France de bénéficier d'exonérations fiscales et de la cotisation retraite, ou encore la suppression d'une tranche de la taxe sur les salaires ont notamment été mis en œuvre.

La France « défendra les pouvoirs de ses régulateurs (...), sa réglementation (et) les intérêts de la croissance européenne », a promis Edouard Philippe devant un parterre de financiers. « Nous veillerons au développement d'une concurrence saine et équitable avec les établissements financiers qui se trouvent en-dehors de l'Union (Européenne). C'est pourquoi, nous porterons la plus grande attention à l'évaluation précise des conséquences sur l'économie européenne de l'accord final de Bâle 3 », (qui fixe de nouvelles normes bancaires internationales, NDLR), a-t-il poursuivi.

La peur des normes

« Nous serons aussi attentifs » à sa transposition en Europe en tenant compte aussi « des choix qui seront faits dans les différentes zones géographiques, en particulier aux Etats-Unis », a garanti Edouard Philippe à son auditoire, particulièrement sensible à ces sujets réglementaires. « L'idée étant de ne pas nous imposer des normes démesurément contraignantes par rapport à celles des autres. C'est une discussion qui est fondamentalement politique. Elle n'a pas commencé. Le sujet reste donc entier », a-t-il ajouté.

« Je ne peux pas me satisfaire d'une situation dans laquelle nos start-ups et nos licornes sont obligées de lever des capitaux aux Etats-Unis ou en Asie pour grandir, faute d'une base en capital suffisante en Europe », a également souligné le locataire de Matignon, mettant en avant les diverses mesures entreprises pour réformer l'épargne pour mieux la flécher vers les entreprises.

« Le bilan de l'Union des marchés de capitaux durant cette dernière mandature européenne est modeste. Et nous devons imprimer un nouvel élan », a-t-il estimé, annonçant le lancement d'un groupe de réflexion entre la France, l'Allemagne et les Pays-Bas pour « faire des propositions pour relancer » le projet.