Le service de renseignement financier Tracfin a vu son activité augmenter fortement en 2018, notamment en matière de lutte contre le financement du terrorisme, qui a donné lieu à près d'un millier de « notes », a indiqué vendredi le ministère des Comptes publics.

Sur l'ensemble de l'année dernière, cet organe rattaché à Bercy, chargé de lutter contre le blanchiment d'argent, la fraude aux finances publiques et le financement du terrorisme, a collecté et analysé 79 376 informations. Cela représente une hausse de 12% par rapport à 2017 et de 75% par rapport à 2015, précise dans un communiqué le ministère, qui attribue cette hausse à la « vigilance pérenne » des professionnels assujettis au dispositif de lutte contre le blanchiment.

En 2018, 96% des informations reçues par Tracfin ont ainsi émané des « professionnels déclarants », précise le communiqué. Parmi elles, le secteur financier représente « 94% du nombre de déclarations de soupçon reçues », ajoute-t-il. Une quarantaine de professions ont l'obligation de déclarer à l'agence les sommes ou opérations qui leur semblent litigieuses, parmi lesquelles les banques, les assurances, les notaires, les agents immobiliers ou encore les cercles de jeux.

Progression forte dans le crowdfunding

Au sein du secteur financier, les établissements de paiement se sont distingués l'an dernier avec une hausse de 40% des transmissions de déclarations. La progression a été marquante chez les intermédiaires en financement participatif (+213%) et en monnaies virtuelles (+54%). Concernant les professionnels non financiers, Bercy note à l'inverse un « recul significatif » de la participation des experts-comptables (-9%) et des commissaires aux comptes (-18%), l'implication du secteur de l'art et des agents sportifs étant une nouvelle fois jugée « insuffisante ».

Sur la base de ces déclarations, Tracfin – le plus petit des services de renseignement français, avec 166 agents – a réalisé 14 554 enquêtes, qui ont débouché sur l'envoi de 3 282 notes (+26%) à l'autorité judiciaire ou aux autres services de renseignement. En matière de lutte contre le financement du terrorisme, 1 038 notes de renseignement ont été rédigées. « Cela constitue une augmentation de 51% par rapport à 2017 », précise le ministère, qui insiste sur « l'explosion des demandes d'information » en provenance de l'étranger.