Les saisies de tabac par les services douaniers ont atteint, au premier semestre, 200 tonnes, un chiffre en forte augmentation par rapport à 2018, a annoncé jeudi le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin, sur la radio RTL.
« Au 1er juillet de cette année, nous avons saisi plus de 200 tonnes de tabac, c'est-à-dire l'équivalent de sept terrains de football où vous mettriez des paquets de cigarette les uns après les autres », a déclaré Gérald Darmanin. « L'année dernière, pour toute l'année 2018, on a saisi 100 tonnes. C'est-à-dire qu'au premier juillet de cette année, on a saisi deux fois plus que sur toute l'année dernière », a ajouté le ministre, qui doit se rendre dans la matinée à l'aéroport de Roissy pour rencontrer des douaniers à ce sujet.
Du « vol fiscal »
Selon le ministère des Comptes publics, 56% de missions douanières supplémentaires ont été consacrées à la lutte contre la contrebande de tabac au cours du premier semestre, expliquant cette forte hausse des saisies. « Ce trafic de tabac, à la fois le trafic de frontières, le trafic par la Poste, par DHL ou Internet, ou la contrefaçon du tabac (...) c'est du vol, c'est du vol fiscal », a insisté le ministre, qui communique régulièrement sur les saisies douanières de tabac depuis deux ans.
Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le commerce illicite de tabac entraîne des « pertes de revenus conséquentes » pour les gouvernements - parfois estimées à trois milliards d'euros pour la France. Il contribue par ailleurs à financer des « activités criminelles et le terrorisme ».
Selon des sources du secteur, ce trafic serait composé à 98% ou 99% de cigarettes fabriquées dans les usines des cigarettiers. Selon l'OMS, la Chine, le Paraguay, la Russie, les Émirats arabes unis, l'Ukraine, le Bélarus ou la Moldavie sont les principaux pourvoyeurs de cigarettes illicites.
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