Suite à la levée de l’interdit au niveau européen, le gendarme boursier français a décidé de maintenir l'interdiction de vendre des options binaires à des particuliers. Une restriction qui concerne aussi mais dans une moindre mesure les CFD, un autre produit ultra spéculatif.

Après la prévention, place à l’action ! Alors que jusqu’alors la stratégie de l’Autorité des marchés financiers (AMF) consistait d’abord à informer les épargnants des dangers des placements hautement spéculatif - et à détecter les publicités interdites pour ces produits - le gendarme boursier français passe à la vitesse supérieure. Et les options binaires, contre qui l’AMF mène une guerre de longue date, en sont les premières victimes. Il s’agit d’un outil de trading en ligne consistant à parier sur la hausse ou la baisse d’un indice. Non réglementés, ces produits attirent souvent les escrocs.

Ainsi, depuis le 2 juillet 2019, commercialiser des options binaires sur le sol français à des investisseurs non professionnels est interdit. Cette prohibition s’applique aussi aux plateformes françaises proposant à l’étranger d’acheter ces actifs spéculatifs. En procédant ainsi, l’AMF prend le relai de son alter ego européen. En 2018, l’Autorité européenne des marchés financiers (Esma) avait en effet déjà amorcé la chasse aux options binaires en les interdisant, mais temporairement seulement. Cette mesure ayant pris fin au 1er juillet 2019, l’AMF a décidé de la pérenniser en France.

Commercialisation restreinte des CFD

Cette interdiction fait également suite à une consultation publique qui invitait au printemps dernier les acteurs du secteur à se prononcer sur le meilleur moyen de protéger les investisseurs. Outre les options binaires, l'AMF se penche aussi sur le cas des CFD, un autre produit complexe et risqué. Les CFD – en anglais contracts for difference ou contrats pour la différence – sont des produits dérivés non réglementés qui permettent de spéculer sur l’évolution d’indices ou d’actifs.

Jusqu’au 31 juillet, la commercialisation des CFD est restreinte par l’Esma. Cependant, à l’image des options binaires, l’AMF poursuivra leur restriction en France à compter du 1er août 2019. A cette date, seuls les contrats respectant des caractéristiques strictes (effet de levier limité, impossibilité pour un compte d’afficher un solde négatif ou encore avertissement obligatoire et régulier sur les risques) resteront accessibles aux épargnants non professionnels.