Sur les 12 sites de vente de billets en ligne contrôlés par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), 10 étaient fautifs. Parmi les griefs, l’opacité quant au prix réel de la réservation.

Opaques, trompeurs, voire abusifs ! La DGCCRF dresse un tableau bien sombre des sites de réservation et de vente de billets en ligne. Dans le cadre d’une enquête dont les résultats ont été dévoilés hier, cette autorité de protection des consommateurs était à la recherche d’éventuelles pratiques commerciales trompeuses. Et elle n’a pas cherché en vain : sur les 12 plateformes contrôlées, 10 présentaient des anomalies conduisant la Répression des fraudes à dresser 10 injonctions et 2 procès-verbaux.

Des tarifs opaques…

L’autorité de contrôle constate notamment le manque de transparence des tarifs. Outre le prix du ticket, les vendeurs et revendeurs de billets prélèvent en effet des frais de service supplémentaires. Or ces derniers ne sont pas toujours indiqués clairement. « Ces frais apparaissaient en cours de commande, soit en augmentant le prix du billet précédemment choisi, soit sous la forme “prix du billet + montant des frais de service”, charge au consommateur de calculer le montant total », selon la DGCCRF. Or, dès le début, le prix doit tenir compte de tous les frais à la charge de l’acheteur, estime la Répression des fraudes.

Cette information tarifaire tardive va, qui plus est, de pair avec une incitation à passer commande au plus vite. « Les sites affichent également des compteurs de temps d’achat : une fois le temps écoulé, les places choisies ne sont plus réservables et le consommateur doit donc réinitialiser sa commande (…) Il est donc essentiel que le consommateur puisse obtenir toutes les informations relatives à son achat de manière claire et ce dès le début de la première connexion », insiste la DGCCRF.

… et des clauses abusives

Autre source d’inquiétude révélée par cette enquête : la présence de plusieurs clauses abusives notamment en cas d’annulation du spectacle. Ainsi, 7 billetteries en ligne sur les 12 passées au crible ne remboursaient pas en totalité les internautes. « Ainsi, même si le consommateur ne commet aucune faute et que l’organisateur annule l’évènement, le consommateur devra toujours au minimum payer les frais de service au distributeur », déplore la Répression des fraudes.