Le directeur général du gestionnaire d'actifs H2O Asset Management, filiale de Natixis IM, soupçonné de conflit d'intérêt, va démissionner du conseil de surveillance de Tennor Holding, l'un des fonds d'investissement de l'homme d'affaires allemand Lars Windhorst, a confirmé vendredi Natixis à l'AFP.

« Le PDG du groupe Natixis a annoncé que le directeur général de H2O allait démissionner de son siège au sein de Tennor Holding », ont pour leur part indiqué les analystes de Jefferies dans une note. Bruno Crastes était « membre d'un conseil (de surveillance) non exécutif d'une entité dans laquelle H20 négocie l'accès à des placements privés non cotés, ce qui était une préoccupation majeure pour la gouvernance d'entreprise », ont-ils complété.

La nomination, en mai, du directeur général de H2O AM au sein de ce conseil était l'un des sujets de préoccupation soulevés mercredi par une note du groupe de recherche et d'évaluation financière Morningstar, qui a décidé de suspendre sa notation d'un des fonds communs de placement (H2O allegro) du gestionnaire d'actif. Nous observons « qu'en mai 2019, le directeur général de H2O Bruno Crastes a été nommé membre du conseil de surveillance de Tennor Holding, la plus récente société de portefeuille de Lars Windhorst, ce qui pourrait potentiellement évoquer un conflit d'intérêt », indique Morningstar.

Décision prise suite à un article du « Financial Times »

Cette décision intervient après un article du Financial Times publiée mardi sur des obligations en lien avec des fonds de l'homme d'affaires allemand Lars Windhorst. La note de Morningstar mis le feu aux poudres sur les marchés, entraînant jeudi une chute de près de 12% du titre Natixis à la Bourse de Paris, la banque contrôlant indirectement, via plusieurs filiales, ce fonds. Le groupe de recherche et d'évaluation financière a également justifié la suspension de sa notation par des interrogations autour de la liquidité de certains actifs du fonds H2O allegro, des accusations démenties jeudi par Natixis et Bruno Crastes lui-même.

Selon un communiqué de la banque, la liquidité et la performance des fonds de H2O ne sont « aucunement » remises en cause. « Notre exposition cumulée à des actifs illiquides est strictement limitée entre 5% et 10% des actifs nets de chacun des fonds », a réagi de son côté le directeur général de H2O AM, cité dans un communiqué en anglais. « La liquidité n'est pas un problème pour ces fonds. Des sommes significatives en numéraire restent disponibles. Nous restons engagés à fournir aux investisseurs des actualisations transparentes sur les actifs de nos fonds », a-t-il ajouté.