Une équipe de chercheurs a voulu en savoir plus sur le civisme de l'être humain. Des milliers de portefeuilles avec de l'argent ont été déposés dans des lieux publics à travers le monde. En France, plus de 60% ont été rendus !

Ce soir, au milieu d’une foule compact, profitant d’un concert lors de la Fête de la musique, vous allez peut-être perdre votre portefeuille dans la rue. Vous pensez alors que vous ne le reverrez jamais. Que la personne qui tombera dessus en profitera pour vous dérober l’argent liquide qui s’y trouve et utiliser votre carte de crédit pour faire des achats sur Internet. Eh bien, vous risquez d’être surpris.

Une équipe de chercheurs s’est amusée à sonder le civisme de plus de 17 000 personnes dans 40 pays à qui l'ont a confié un portefeuille « perdu » dans lequel se trouvait des cartes de visites, une clé, une liste de course et pour certains 11 euros en liquide. Ces portes-monnaie, identiques, ont été déposés dans divers endroits (hôtels, banques...) auprès d’employés. On leur a expliqué qu’ils avaient été trouvé par terre. Les chercheurs leur ont demandé de s’en occuper, avant de déguerpir.

Le civisme des Suisses et des pays nordiques

Les résultats, publiés jeudi dans Science, révèlent qu'en moyenne 40% des portefeuilles sans argent ont été rendus, contre 51% de ceux contenant de l'argent. Des taux qui sont plus élevés en France puisqu’ils dépassent 50% dans le premier cas et 60% dans le second.

C’est en Suisse et en Norvège que la proportion de portefeuilles rendus a été la plus élevée, passant la barre des 70%. En Chine, elle était inférieure à 10% pour un portefeuille vide, et à plus de 20% quand il y avait des yuans. Les chercheurs, qui ont déboursé plus de 500 000 euros pour cette enquête, ont poussé leur réflexion un peu plus loin. Dans trois pays, aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et en Pologne, ils ont fait une nouvelle expérience en laissant non pas 11 euros, mais 83 euros dans le portefeuille. Dans ce cas-là, les retours ont atteint les 72% !

En résumé, l’être humain est souvent plus honnête qu’on ne le croit. « Quand il y a de l'argent, les gens ont soudain l'impression de voler, et l'impression est encore plus forte quand le montant augmente », explique à l’AFP, Christian Zünd, doctorant à l'université de Zurich.