Lancée en septembre dernier, Paylead se place entre les banques, les grands commerçants et les consommateurs et conçoit des programmes de fidélité, avec comme matière première les données personnelles bancaires. Les explications de Charles de Gastines.

Charles de Gastines, CEO de Paylead

Charles de Gastines est créateur et CEO de Paylead

Charles de Gastines, pouvez-vous nous présenter Paylead en quelques mots ?

Charles de Gastines : « Paylead est une fintech qui met en place des programmes de fidélité « nouvelle génération » en marque blanche pour des banques, des assurances, de grands commerçants de détail ou d’autres fintechs. Après avoir travaillé pour Mastercard, j’ai créé la société en 2016 et lancé l’offre en septembre 2018, le temps de recruter et de développer les technologies nécessaires à notre activité. »

Qu’entendez vous par « Nouvelle génération » ?

C.G. : « Les métiers historiques des banques sont en déclin. Les dépôts ne rapportent plus rien. Sur le crédit, les marges sont assez faibles, et la concurrence forte. Pour compenser, les banques ont fait le choix d’ajouter de nouvelles lignes tarifaires, dans le plus grand flou. La conséquence, c’est qu’elles perdent la confiance de leurs clients, notamment des plus jeunes, pour qui la transparence est importante. D’après nous, le futur modèle économique de la banque de détail sera centré sur les usages des clients, et notamment sur les données transactionnelles générées par ces usages. Qui est à même de valoriser ces données ? Les marchands. »

Comment vous inscrivez-vous dans ce nouveau modèle économique ?

C.G. : « Notre métier, c’est de récupérer auprès de nos partenaires - des banques, des assurances, des fintechs - ces données transactionnelles, de manière anonyme et sécurisée. Puis de les enrichir : à chaque opération, nous associons un commerçant, un lieu… Nous sommes ainsi capables de mieux connaître les consommateurs - leur genre, leur ville, leur situation familiale, leurs loisirs, etc -, de les segmenter en fonction de leurs comportements d’achats réels, et de vendre cette connaissance clients à des marchands. »

Pouvez-vous nous donner un exemple ?

C.G. : « Imaginons une marque de la grande distribution qui veut toucher plus de CSP+, ou des gens qui ont récemment déménagé et qui sont donc susceptibles d’acheter des meubles ou de l’électroménager. Nous sommes capables de leur donner un accès à ces segments de consommateurs, en créant des programmes de fidélités - 3% de reward dans cette enseigne par exemple - et en les proposant à des clients de banques, d’assureurs ou de fintechs. Ces derniers sont prévenus de l’existence du programme de fidélité, par exemple par une alerte dans leur application bancaire, et peuvent y accéder après avoir donné leur consentement. Ils récupèrent ainsi de l’argent, directement sur leur compte, à chaque achat dans l’enseigne. »

Qui vous rémunère pour ce travail ?

C.G. : « Ce sont les commerçants qui paient. 80% de la valeur créée revient aux consommateurs. Mais tout le monde y trouve son compte, notamment les banques qui améliorent ainsi la confiance et le niveau de satisfaction de leurs clients. »

Les usagers bancaires français semblent encore très prudents sur l’usage de leurs données personnelles bancaires. Qu’est-ce qui vous laisse penser que cela va changer ?

C.G. : « Effectivement, il y a encore des réticences chez certains. Mais nombre de consommateurs ont déjà compris que leurs données leur appartenaient, qu’elles étaient un produit et sont prêts à accepter leur utilisation, à condition d’en tirer profit. On approche, je pense, du moment de bascule où ce marché va décoller. »

Fiche d'identité : PayLead
ActivitéProgrammes de fidélité en marque blanche
Site webwww.paylead.fr
Date de créationJuillet 2016
Date de lancementSeptembre 2018
Clientèle viséeBanques, assurances, fintechs, détaillants
Marché viséFrance puis Europe
Chiffre d'affairesNC
Nombre de clients5 (dont BNP Paribas)
Effectif30