Impôt sur le revenu, suppression de la taxe d'habitation, prime Macron et retraites... Le Premier ministre, Edouard Philippe, a multiplié les précisions mercredi devant les députés sur les réformes en cours. Découvrez ce qui va changer pour vous.

C’est un train de mesures que le Premier ministre a dévoilé hier après-midi à l’Assemblée nationale à l’occasion de son discours de politique générale de mi-mandat. On vous résume ce qui va toucher votre portefeuille.

L’impôt sur le revenu raboté

C’est l’annonce la plus saillante. Edouard Philippe a donné le détail des gains pour les classes moyennes de la baisse de cinq milliards d'euros de l'impôt sur le revenu annoncée par le président Emmanuel Macron lors de sa conférence de presse de fin avril. « Le taux d'imposition de la première tranche de l'impôt sur le revenu, qui regroupe 12 millions de foyers, sera abaissé de trois points. Cela représente un gain moyen par foyer de 350 euros, soit, à ce niveau, un tiers de l'impôt en moyenne », a-t-il expliqué. Concrètement, le taux passera de 14% à 11% sur la part des revenus allant de 9 965 euros à 25 406 euros. Les cinq millions de foyers de la tranche suivante, celle à 30%, « bénéficieront d'un gain moyen de 180 euros », a ajouté le locataire de Matignon. Ces baisses seront approuvées dans le projet de loi de finances pour l'année prochaine.

Des précisions sur la suppression de la taxe d’habitation

Edouard Philippe a rappelé que la taxe d'habitation sur les résidences principales serait supprimée pour l'ensemble des Français, mais avec un nouveau calendrier. Pour 80% des « Français les plus modestes (...) leur taxe sera intégralement supprimée en 2020. Pour les 20% restants, la suppression se déploiera sur trois années », a indiqué le Premier ministre. Le gouvernement, après avoir un temps promis de supprimer la taxe d'habitation pour l'ensemble des Français « au plus tard d'ici 2021 », évoquait depuis plusieurs mois comme date butoir la fin du quinquennat. Mais les contraintes pesant sur les finances publiques, en raison notamment des mesures annoncées face au mouvement des Gilets jaunes, ont obligé l'exécutif à revoir sa copie, pour éviter une envolée de la dette publique. « Au total, les impôts des ménages baisseront durant ce quinquennat de 27 milliards d'euros », selon le Premier ministre.

La prime Macron pérennisée

La prime exceptionnelle de fin d’année annoncée à la fin de l'année dernière est reconduite « pour 1 an en 2020, avec le même régime défiscalisé dans la limite de 1 000 euros par bénéficiaire, » a précisé Edouard Philippe, confirmant les annonces d'Emmanuel Macron fin avril. Cette prime est réservée aux salariés payés moins de trois fois le Smic, soit 4 563 euros bruts en 2019. « Pour que cet élan soit pérenne, les entreprises devront, pour verser la prime exceptionnelle, mettre en place un dispositif d’intéressement au profit de leurs salariés avant le 30 juin 2020. Nous les y aiderons, en simplifiant la mise en place des accords d’intéressement dans les PME, en les autorisant à tester ces accords sur un an au lieu de trois, en mettant à la disposition des PME des accords-types opposables à l’administration », a indiqué Edouard Philippe.

Travailler plus longtemps pour toucher une retraite à taux plein

Edouard Philippe a été très clair hier. Il veut pousser les Français à « travailler plus longtemps » car « c’est la clé de la réussite du pays ». Pour y arriver, pas question a priori de toucher à l’âge légal de départ à la retraite, sous peine d’une levée de boucliers. L'exécutif définira « un âge d'équilibre », possiblement 64 ans, avec un système de bonus-malus. En clair, si vous partez entre 62 et 64 ans, votre pension serait malussée et si vous partez après, votre pension serait bonifiée. « Il y a encore des discussions, mais ce que l'on constate aujourd'hui c'est que les Français ont un âge légal pour partir à la retraite, qui est de 62 ans, mais la plupart d'entre eux partent à 63 ans, 63 ans et demi. Aujourd'hui c'est important d'avoir une baisse de référence, mais il faut aussi comprendre que tout le monde devra travailler un peu plus pour une bonne raison, parce que l'on vit un peu plus longtemps », a expliqué ce jeudi, sur France 2, Sibeth Ndiaye, la porte-parole du gouvernement. « Il y aura des désincitations à partir plus tôt à la retraite », a confirmé Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie sur franceinfo.

La réforme des retraites, qui sera dévoilée cet été, vise à remplacer les 42 régimes existants par un « système universel » où « les règles seront les mêmes pour tous », a rappelé Edouard Philippe. Cette harmonisation « réduira l'écart entre les pensions des plus modestes et des plus aisés, entre (celles) des hommes et des femmes », tout en garantissant « que les personnes qui ont travaillé toute leur vie ne gagnent pas moins que 85% du Smic », ce qui correspond au minimum de pension à 1 000 euros promis en avril par le chef de l'Etat.