Symphony, plateforme collaborative sécurisée pour le secteur financier, a levé 165 millions de dollars, a annoncé mercredi dans un communiqué le groupe lancé en 2014 aux Etats-Unis par le Français David Gurlé.

Cette nouvelle levée de fonds porte la valeur de l'entreprise « à environ 1,4 milliard de dollars », a indiqué une source proche du dossier à l'AFP. En France, BNP Paribas a participé à cette opération menée par les banques britannique Standard Chartered et japonaise MUFG Innovation Partners.

Symphony a son siège à Palo Alto (Etats-Unis) et emploie environ 300 personnes. Elle a ouvert récemment un centre de recherches à Sophia Antipolis, près de Nice.

L'entreprise, très présente en Asie notamment, proposait au départ une messagerie sécurisée répondant aux besoins spécifiques des courtiers et analystes financiers. Mais son outil est en train de devenir une plate-forme collaborative qui permet aux banques et acteurs financiers d'échanger différents types de contenus cryptés tout en respectant les nombreuses obligations réglementaires s'appliquant au secteur financier.

Symphony est également de plus en plus utilisée par ses clients bancaires ou financiers pour communiquer avec leur environnement : avocats, grands cabinets conseils, voire riches particuliers, a expliqué David Gurlé à l'AFP. « Nos clients veulent utiliser Symphony pour communiquer de manière très sécurisée » avec leur clientèle privée à haute valeur, celle qui « pèse plus de 10 millions de dollars », a-t-il indiqué.

Des « acquisitions là où elles ont un sens stratégique »

Selon David Gurlé, la levée de fonds va permettre à Symphony de continuer à muscler son effort de recherche et développement, notamment à Sophia Antipolis ou elle compte employer une cinquantaine de personnes à la fin de cette année et une centaine d'ici la fin de l'année prochaine, a indiqué David Gurlé.

« Nous allons aussi regarder les acquisitions là où elles ont un sens stratégique pour nous », a-t-il dit. « Nous travaillons aussi activement sur la clientèle gouvernementale, en France et aux Etats-Unis », a-t-il dit.

A l'issue de la levée de fonds, Symphony est contrôlée par une trentaine d'actionnaires, dont aucun n'exerce d'influence prépondérante, a précisé David Gurlé. Symphony n'a pas dévoilé le montant de son chiffre d'affaires, se bornant à indiquer qu'il avait augmenté de 40% en 2018. La société n'est pas encore rentable, mais « prévoit un résultat positif en 2021 », selon David Gurlé.