Si la date limite pour déclarer ses revenus est fixée au jeudi 6 juin, minuit, certains contribuables bénéficient d'un ultime délai prévu le 25 juin. Pourrez-vous en bénéficier afin de ne pas payer de pénalités de retard ?

A priori, après jeudi minuit, il sera trop tard. A 24 heures de la date limite, lundi soir, le gouvernement avait accordé un délai supplémentaire de 48 heures aux contribuables des départements 50 à à 976 (Mayotte) pour déclarer leurs revenus en ligne, en raison de difficultés techniques rencontrées par le site de l'administration fiscale. Si impots.gouv.fr arrive à gérer l’afflux de déclaration de dernière minute ce jeudi, il ne devrait pas y avoir de rab. Passé ce délai, vous vous exposez à une majoration de 10% de votre impôt sur le revenu. Si vous êtes dans l’urgence, il est recommandé de faire une déclaration sommaire en ligne, quitte à la compléter après. En cas d’erreur ou d’omission, vous pourrez la corriger jusqu’à la mi-décembre sur impots.gouv.fr. Aucune pénalité ne sera appliquée, mais des intérêts de retard à taux réduit pourront être réclamés sur les sommes non déclarées dans les délais. Dans tous les cas, ce sera toujours moins cher qu’un redressement fiscal.

Une année très complexe pour certains foyers

En revanche, certains Français bénéficient de presque trois semaines de plus, jusqu'au 25 juin précisément, pour enregistrer leur déclaration de revenus 2018. Cette faculté exceptionnelle, accordée en raison de la complexité induite par l'année blanche fiscale et le mécanisme du CIMR, est réservée seulement aux contribuables déclarant des revenus professionnels. Il s’agit de personnes touchant des revenus d’une activité indépendante et qui font appel à un intermédiaire de confiance comme les avocats ou les experts-comptables, précise à cBanque la Direction générale des Finances publiques.

Et la date limite a même failli être encore plus tardive. « Bercy avait accordé à l'origine un délai jusqu'au 30 juin pour les contribuables ayant des revenus professionnels passant par un tiers de confiance. Mais comme il s'est engagé à envoyer les avis d'imposition au plus tard le 15 septembre, il a été convenu d'avancer un peu la date pour que la promesse puisse être tenue », explique Bruno Jotrau, le président de la commission des missions fiscales du Conseil supérieur de l’Ordre des experts-comptables.

En revanche, cela oblige les experts-comptables à mettre les bouchées doubles pour tenir l’échéance du 25 juin. « Nous constatons une très forte activité liée à la complexité de l'année blanche et aux multiples réformes fiscales et sociales des derniers mois. On a la tête sous l'eau », poursuit Bruno Jotrau. La profession doit-elle s’attendre dès demain à un afflux de demandes de particuliers qui auraient oublié de remplir leurs obligations fiscales et qui voudraient profiter de l’échéance du 25 afin de ne pas payer les pénalités de retard ? Il est encore trop tôt pour le dire, selon lui.

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