La tête de liste RN aux européennes Jordan Bardella a affirmé mardi que le prêt de 9 millions d'euros contracté par son parti en 2014 auprès d'une banque russe n'avait pas été entièrement remboursé par le RN.

En septembre 2014, le Front national (devenu Rassemblement national) avait contracté un prêt de 9 millions d'euros auprès d'une banque privée russe, suscitant des soupçons de volonté du Kremlin de soutenir le parti de Marine Le Pen. « Je ne me sens aucune obligation à l'égard de la banque qui m'a prêté cet argent », s'était défendue Marine Le Pen, évoquant un prêt « légal » rendu nécessaire selon elle par le refus des banques françaises de prêter de l'argent au parti d'extrême droite.

« Non, à ma connaissance, il n'a pas été remboursé intégralement », a répondu sur France inter mardi la tête de liste RN aux élections européennes Jordan Bardella, interrogé sur le sujet, ajoutant qu'il ne connaissait pas le montant du remboursement effectué. « Ce prêt, il a été fait à un taux d'intérêt de 6%. Vous admettrez que ce n'est pas un prix d'amis », a ajouté le candidat.

Un emprunt patriotique de 4 millions d'euros

En 2016, une autre entreprise avait repris la banque prêteuse, la First Czech Russian Bank (FCRB), alors en faillite. Qui détient aujourd'hui le prêt contracté par le FN ? ont demandé les journalistes. Jordan Bardella a esquivé en fustigeant l'impossibilité, pour « les partis d'opposition », de trouver des prêts bancaires. « Ca ne vous choque pas que, alors que nous étions en (2014) et que nous sommes, d'après les sondages, le premier parti de France, qu'aucune banque française n'ait souhaité prêter au Front national à l'époque ? », a-t-il demandé.

Fin avril le RN a bouclé un « emprunt patriotique » d'un mois en vue des élections européennes, qui lui a permis de lever 4 millions d'euros. Depuis des lois de septembre 2017, les partis politiques en France ne peuvent plus emprunter de l'argent auprès de banques non européennes ou d'un autre Etat.