30 millions de personnes visitent Venise chaque année. Pour enrayer les conséquences néfastes du tourisme de masse, la cité des Doges s'en prend au portefeuille des touristes. Selon la saison, il faudra payer jusqu'à 10 euros pour y entrer.

Aux grands mots les grands remèdes. Victime de son succès, Venise vient de mettre en place une taxe pour les visiteurs. Rendez-vous compte, la cité des Doges compte aujourd'hui une proportion de 545 touristes pour 1 habitant ! 30 millions de personnes se ruent ainsi chaque année dans cette ville. Résultat, plus de 1 000 Vénitiens décident de quitter le centre chaque année.

Pour tenter de limiter ce tourisme de masse, les autorités municipales ont donc décidé d’instaurer une taxe d’entrée pour celles et ceux qui souhaitent visiter la cité lacustre. Depuis mercredi, il faut débourser trois euros, même si vous n’y passez pas la nuit. L’idée est en effet de faire payer les touristes qui ne s'acquittent pas de la taxe de séjour, due par personne et par nuit. Celle-ci est directement réglée aux hôteliers ou aux propriétaires de logements loués. Avec cette mesure, les autorités ciblent notamment les clients des croisiéristes qui font escale à Venise. Les compagnies aériennes et les autocaristes pourront aussi répercuter la nouvelle taxe sur leurs billets.

La nouvelle taxe pourrait rapporter, dans un premier temps, 50 millions d’euros par an. Elle permettra de financer la remise en état de certains monuments très visités et les coûts de nettoyage du centre historique. Ces frais « ont été supportés pendant des années par les Vénitiens », rappelait récemment Luigi Brugnaro, le maire de Venise. Dès l’année prochaine, la taxe passera à 6 euros et pourra fluctuer entre 2,50 et 10 euros, selon la saison. Et gare aux fraudeurs : ceux qui seraient tentés d’y échapper risquent une amende de 450 euros.