Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a indiqué mardi vouloir cibler la baisse de l'impôt sur le revenu sur les deux premières tranches d'imposition (14% et 30%), avec un gain moyen de 180 à 350 euros par an selon les ménages concernés.

Dans le cadre des discussions engagées au sein du gouvernement, « je proposerai au Premier ministre que la baisse se concentre sur la première tranche d'impôt sur le revenu, la tranche à 14% », a indiqué Bruno Le Maire, invité de l'émission Les quatre vérités, sur France 2. « L'objectif, c'est que les 12 millions de foyers fiscaux qui sont dans la tranche à 14% puissent avoir une baisse moyenne d'impôt sur le revenu de l'ordre de 350 euros », a précisé le ministre, jugeant nécessaire de cibler en priorité les « classes moyennes ».

Selon Bruno Le Maire, « ça ne veut pas dire que la tranche à 30% ne sera pas concernée ». « Elle doit également être concernée par cette baisse d'impôt, dans une mesure moindre, car je pense que la situation est moins difficile », a-t-il détaillé, évoquant « un gain moyen de 180 euros », pour les foyers concernés.

Simplifier l'imposition par tranches de revenus

Concernant les modalités de la baisse, Bruno Le Maire a dit vouloir jouer sur le niveau du taux de la première tranche, plutôt que sur l'ajout de nouvelles tranches d'imposition. L'idée, c'est d'avoir « à la fois une baisse de ce taux de 14% et puis une simplification de certaines modalités, parce que vous avez certains effets de seuil dans cette tranche qui font que vous pouvez gagner 100 euros supplémentaires et devoir en payer 40 », a-t-il détaillé, en référence au système de « décote » développé sous François Hollande.

Cinq tranches progressives existent actuellement pour l'impôt sur le revenu, dont s'acquittent 16,8 millions de foyers fiscaux sur un total de 38,3 millions, soit 43% des contribuables : 0%, 14%, 30%, 41% et 45% pour les revenus supérieurs à 153 783 euros. Le Premier ministre Edouard Philippe a indiqué lundi soir à l'issue d'un séminaire gouvernemental que les modalités exactes de la baisse de l'impôt sur le revenu seraient présentées au mois de juin. Pour financer cette baisse, le chef du gouvernement a confirmé que certaines niches fiscales à destination des entreprises seraient supprimées, sans toucher au Crédit impôt recherche ni à l'allègement de charges pour les entreprises qui correspond à l'ancien CICE. Ce geste fiscal, qui entrera en vigueur au 1er janvier 2020, coûtera au total 5 milliards d'euros aux finances publiques.