Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a plaidé mardi pour que baisse « en priorité » l'impôt sur le revenu, afin de répondre à l'exaspération fiscale révélée par le Grand débat national.

« La cohérence entre politique fiscale et politique économique pourrait nous amener à baisser en priorité l'impôt sur le revenu, c'est-à-dire l'impôt de ceux qui travaillent, en commençant par ceux qui ont les niveaux de revenus les plus modestes », a déclaré Bruno Le Maire au micro de Franceinfo.

« Entrée dans l'impôt très brutale »

« Je rappelle que l'entrée dans l'impôt sur le revenu est très brutale en France : vous pouvez avoir des effets de seuil qui font que quand vous touchez 100 euros supplémentaires, on va vous en prendre 40. C'est beaucoup trop brutal », a estimé le ministre qui n'a pas donné de précisions sur les modifications envisagées.

« Ces baisses d'impôt doivent être financées par baisses de dépenses publiques, sinon c'est la dette qui va augmenter, elle approche déjà les 100% » du produit national brut, a rappelé Bruno Le Maire. Selon lui, « on peut très bien baisser la dépense publique sans affecter le fonctionnement des services publics, uniquement par la réduction des dépenses de fonctionnement et une meilleure organisation ».

« Regardez le soutien aux entreprises, aux PME : vous avez les régions qui interviennent, vous avez l'Etat, vous avez les chambres de commerce et d'industrie », a donné en exemple Bruno Le Maire, rappelant que ces dernières allaient dorénavant être financées non plus par une taxe, mais « par des prestations qu'elles devront vendre aux entreprises pour montrer l'utilité de ce qu'elles font ». « Nous allons économiser grâce à cela presque un demi-milliard d'euros », a détaillé le ministre.

Tirant les conclusions du Grand débat, le Premier ministre Edouard Philippe a fait lundi le constat d'une « immense exaspération fiscale » en France devant amener le gouvernement à « baisser plus vite les impôts ».