La croissance économique devrait bel et bien atteindre 0,3% au premier trimestre en France, à la faveur notamment d'une production industrielle dynamique, selon une troisième estimation publiée lundi par la Banque de France.

Ce chiffre, conforme à la dernière estimation de la banque centrale publiée le 11 mars, est légèrement inférieur à la prévision de l'Insee, qui s'attend de son côté à une croissance de 0,4% sur les trois premiers mois de l'année. Il traduit néanmoins une relative capacité de résistance de l'économie française, dans un contexte de ralentissement généralisé de l'activité au sein de la zone euro, et de tensions commerciales persistantes avec les Etats-Unis.

La Banque de France, qui se base pour cette estimation sur son enquête mensuelle de conjoncture, attribue cette dynamique à la bonne tenue du secteur industriel, notamment dans les produits informatiques et le textile.

Selon les chefs d'entreprise interrogés par l'institution monétaire, l'activité augmenterait par ailleurs au même rythme en avril, malgré des carnets de commande moins bien garnis.

Vers une croissance de 1,4% cette année

Dans le bâtiment, la progression de l'activité s'est confirmée en mars, notamment dans le second œuvre, alors que les carnets de commande ont retrouvé leur niveau de 2007. Selon les chefs d'entreprise, l'activité augmenterait là aussi au même rythme en avril.

L'activité a en revanche connu un ralentissement notable dans les services le mois dernier, à l'exception notable des services d'ingénierie et d'informatique. La Banque de France prévoit néanmoins une « accélération de l'activité » dans ce secteur au mois d'avril.

Sur l'ensemble de l'année 2019, la banque centrale française prévoit une croissance de 1,4%, en baisse par rapport à 2018 (+1,6%), mais néanmoins supérieure à la moyenne de la zone euro (1,1% selon la Commission européenne). Cette prévision de croissance est conforme à l'hypothèse du gouvernement, mais légèrement supérieure aux prévisions de la Commission européenne et de l'OCDE, qui parient toutes deux sur une progression du PIB de 1,3%.