Si les start-ups de la finance séduisent les investisseurs, elles n’attirent pas les femmes. Seul un salarié sur trois est une salariée. En cause, leur sous-représentation dans les filières scientifiques.

Alors que les banques traditionnelles s’avèrent plutôt modèles sur le champ de la mixité, avec 57% de salariées, leurs challengers, les fintechs, sont en retard. Les femmes représentent en 2019 moins d’un tiers des salariés des 140 start-ups françaises prises en compte dans une étude publiée le 4 avril par France Fintech, le Crédit Mutuel Arkéa et le cabinet de conseil Roland Berger.

Elles se font encore plus rares au sein des équipes dirigeantes où la gente féminine ne représente que 12% des effectifs. Et, seulement 9% des fondateurs d’une fintech sont des fondatrices. « Le constat est sans appel : où sont les femmes dans la fintech ? La promesse initiale d'un entrepreneuriat ouvert à tous n'est pas au rendez-vous », déplore ainsi Axelle Lemaire, ex-secrétaire d’Etat chargée du numérique sous le quinquennat Hollande et désormais associée au sein de Roland Berger.

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Les femmes sous-représentées dans les cursus recherchés

Selon l’étude, les causes de leur absence sont au nombre de trois. L’éducation d’abord : les filles sont sous-représentées dans les études scientifiques, des cursus particulièrement plébiscités par les jeunes pousses de la finance. Les dernières statistiques du ministère de l’Enseignement supérieur sont sur ce point éloquentes. Durant l’année 2017-2018, seuls 27% des étudiants inscrits en cycle d’ingénieur étaient des femmes.

France Fintech, Arkéa et Roland Berger mettent, eux, en exergue d’autres données statistiques : en 10 ans, entre 2005 et 2015, la part d’élèves ingénieures n’a progressé que de 3 points, soulignent-ils. Par rapport aux autres pays européens, la France s’avère, qui plus est, en retard concernant la féminisation des filières scientifiques. En effet, les filles sont respectivement 16%, 32% et 37% à étudier les technologies de l’information, les mathématiques-statistiques et la physique, contre 19%, 44% et 41% en moyenne en Europe.

Les autres explications invoquées dans cette étude sont d’ordre culturel, en lien avec les préjugés sur les métiers de la finance. « La représentation culturelle du milieu financier, bancaire et technologique qui en découle, [est] plus hermétique à la participation des femmes », écrivent les commanditaires de l’étude. Enfin, les femmes seraient moins portées sur l’entrepreneuriat en raison de mécanismes d’autocensure.